Vitrail de bienvenue représentant au centre un couple en pied sur un fond bleu à motif de cep de vigne et de grappes de raisin. A gauche, l’homme tient une serpe et à droite une femme présente de sa main droite un calice et porte de la main gauche une channe en étain. Dans la partie supérieure les écoinçons figurent une Annonciation dans un intérieur à sol carrelé, percé de fenêtres à losanges, avec à gauche la Vierge Marie agenouillée devant un pupitre et à droite l’archange Gabriel. La partie inférieure manquante figurait probablement les armoiries des donateurs et une inscription.

Nombreuses fentes, quelques éclats, quelques plombs de casse, quelques compléments, large tige de plomb soudée sur le cadre inférieur (avers).

Ce panneau constitue un très bel et rare exemple d’un vitrail de bienvenue ancien, ce type de représentation n’atteignant son apogée en terre helvétique que dans le courant du XVIIe siècle.

En l’absence de la partie inférieure qui figurait probablement les armoiries des donateurs et une inscription, le couple de commanditaires n’a pas pu être identifié. Le cep de vigne, la serpe et la channe en étain indiquent cependant qu’il s’agit d’un couple de vignerons.

La manière de représenter le cep de vigne, étendu sur l’ensemble du fond, dans une composition symétrique est tout à fait singulière et ne connaît à ce jour que peu d’exemples analogues. Parmi ceux-ci, relevons le cas de l’arbre de la connaissance sur lequel s’enroule le serpent séparant Adam et Eve dans un vitrail de 1541 (VMR_623), conservé au Vitromusée Romont, attribué au peintre verrier zurichois Heinrich Ban (vers 1515/1520-1599) ou encore de l’arbre du médaillon de bienvenue bernois daté de 1570 (BE_6425), propriété du Musée historique de Berne, qui sépare Michel Murer de son épouse.

La présence d’une représentation de l’Annonciation dans les écoinçons supérieurs du panneau étonne également. En effet, il est rare dans les vitraux de bienvenue de voir une scène biblique représentée dans la partie supérieure qui est habituellement consacrée à la représentation de l’activité professionnelle ou du statut du donateur. Cet épisode biblique pourrait être révélateur de l’espérance d’un heureux événement au sein du couple.

Le peintre verrier n’est pas identifié. D’un point de vue stylistique, le vitrail pourrait provenir d’un atelier bernois.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 105, n° 116.

• Deonna, 1938, p. 179, n° 115.

• Witzleben, 1977, p. 108, ill. 108.