Vitrail rectangulaire représentant, posés devant un entablement sur un sol carrelé, trois écus aux armes de Fribourg et celui du Saint-Empire surmonté d’une couronne. La pyramide héraldique est soutenue de part et d’autre par des anges tenant une épée et un globe crucifère. Dans la partie supérieure, sur un fond bleu damassé dans un encadrement architectural, figure à gauche sainte Catherine tenant une épée et une palme de martyre avec à ses pied une roue dentée. A droite se trouve sainte Barbe tenant un calice surmonté d’une hostie au monogramme du Christ et une palme de martyre, à côté d’une tour en pierre.

Une fente, nombreux plombs de casse, quelques compléments dans le cadre architectural et les pieds de l’ange de gauche, quelques pièces disparates (vêtements de la sainte à gauche).

Le vitrail a été commandé par Fribourg en 1630 pour un destinataire non identifié. Sainte Barbe et sainte Catherine sont, aux côtés de saint Nicolas et de la Vierge Marie, les saintes patronnes de Fribourg. Le culte de sainte Catherine est probablement entré à Fribourg lors de l’élévation de l’église de la ville au rang de collégiale (Bergmann, 2014, p. 83). Après la réforme scolaire introduite par les jésuites, la coutume de la fête de sainte Catherine disparaît. Il n’est cependant pas rare au XVIIe siècle que sainte Catherine continue d’être représentée en patronne de la ville aux côtés des trois saints cités précédemment.
Il est rare que les saintes patronnes de Fribourg apparaissent au centre des représentations, sans être accompagnées de saint Nicolas. Le seul autre exemple connu est un vitrail armorié bernois de 1523 dont l’écu (aux armes du couvent de Königsfelden ou de l’abbesse Katharina Truchsess von Waldburg ?) est encadré par sainte Catherine et sainte Barbe dans un cadre architectural (BE_700).
Deux vitraux datés de 1622 et 1623, attribués au peintre verrier fribourgeois Johann Wäber (1602-1640), présentent une composition similaire avec la pyramide héraldique au centre et de part et d’autre saint Nicolas et sainte Catherine. La principale différence réside dans le fait que les écoinçons supérieurs figurent des représentations de la Vierge à l’Enfant et de sainte Barbe avec, au centre, une importance accrue accordée à l’allégorie de la Justice (FR_95 et FR_96).

Dans les factures de la trésorerie de Fribourg (cf. annexe Bergmann, 2014, p. 975), quatorze mentions de dons de vitraux ou d’armoiries apparaissent pour l’année 1630. Parmi les principaux peintres verriers actifs vers 1630 à Fribourg et mentionnés dans ces archives se trouvent Christoph Heilmann (vers 1550-1636/37) et Jost Hermann (1600-1677), auxquels respectivement deux et trois commandes sont renseignées. Le style du vitrail (entre autres le fond damassé, les personnages et les nimbes) peut être rapproché des travaux des débuts du peintre verrier fribourgeois Jost Hermann. En 1630, deux grandes commandes de vitraux représentant les armoiries des bailliages (cf. FR_113) et les saints patrons de la ville sont attribuées au maître (cf annexe Bergmann, 2014, p. 975). Il est possible que le présent vitrail représentant saintes Catherine et Barbe s’inscrive dans l’une de ces commandes.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 101, n° 27.

• Deonna, 1938, p. 54, n° 43.