Le vitrail rectangulaire se divise en trois registres. Au centre, dans un cadre architectural composé de deux colonnes soutenant un entablement, figure une scène de boucherie détaillant les étapes du commerce de la viande avec l’abattage, l’égorgement, la découpe et la vente. Dans la partie supérieure, un médaillon allongé figure un troupeau de boeufs, chèvres et moutons gardé par deux hommes et des chiens. Dans la partie inférieure, au centre d’un entablement, se trouve un médaillon avec un écusson armorié, flanqué de part et d’autre d’une inscription du couple de donateurs.

Quelques fentes, nombreux plombs de casse, angle supérieur gauche de la partie centrale complété par des verres anciens et modernes de provenance diverse.

Les donateurs de ce panneau sont Élisabeth Bösiger et Félix Schneeberger, bouchers à Langenthal, dans le canton de Berne. A ce jour, nous ne possédons pas plus d’informations sur le couple.
La même année, un vitrail a été réalisé pour le couple Hans Schneeberger et Barbara Wysswalder de Bleienbach (près de Langenthal) probablement par le même peintre verrier (CVMA, inv. n° 008102, nV 2c). Il s’agissait peut-être de membres de la même famille. La figure principale montre Salomé et la tête de saint Jean-Baptiste, tandis que la partie supérieure représente une scène agricole. Le panneau est aujourd’hui conservé à la Nostell Church à Wragby. Bien que la composition ne soit pas identique, les deux vitraux pourraient provenir du même lieu d’origine.

D’un point de vue stylistique, le panneau peut être attribué au peintre verrier de Zofingen (AG) Johann Jakob Müller (1660-1712). La composition, le style et les joues rosies des personnages entres autres, sont similaires à un panneau de 1698 (FR_402) qui lui est attribué. Le panneau représente les armoiries des donateurs dans la partie centrale scindée en deux par une colonne, tandis que la partie supérieure figure deux scènes de l’histoire d’Adam et Eve.

Dans les vitraux héraldiques, il n’est pas courant que l’activité professionnelle du donateur occupe une place aussi importante. A l’exception des vitraux de corporation de bouchers, comme le panneau conservé au Victoria and Albert Museum à Londres (VAM_31), les scènes relatives au commerce de la viande occupent habituellement uniquement les écoinçons supérieurs du panneau, afin de laisser la place centrale à un sujet religieux ou aux armoiries des donateurs. D’une autre manière, la profession de charpentier d’un commanditaire thurgovien apparaît dans une proportion similaire sur un vitrail daté de 1644 (TG_53).

Le vitrail était probablement destiné à un édifice bernois profane, tel qu’une ferme ou une auberge.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 100, n° 14.

• Deonna, 1938, p. 18, n° 39.

• Hablützel & Hess, 1944, p. 85.