Sous les rayons du soleil et un ciel étoilé, Jonas, le torse et les jambes nus, vient d’être rejeté par la baleine située au-dessous de lui, qui le regarde, la gueule ouverte.
Aucune
A. CHAVAZ 1957 / Vitraux Fleckner Fribourg (en bas à droite)
Sous les rayons du soleil et un ciel étoilé, Jonas, le torse et les jambes nus, vient d’être rejeté par la baleine située au-dessous de lui, qui le regarde, la gueule ouverte.
Aucune
A. CHAVAZ 1957 / Vitraux Fleckner Fribourg (en bas à droite)
Vitrail au plomb, grisaille, jaune d’argent
Ce vitrail représentant Jonas sortant de la gueule de la baleine est l’oeuvre de l’artiste valaisan Albert Chavaz, en collaboration avec l’atelier fribourgeois Herbert Fleckner. Commandé par la paroisse de Saint-Martin en Valais en 1957 pour orner la fenêtre du baptistère, il a été réalisé quelques années après la construction du nouvel édifice par les architectes Fernand Dumas et Denis Honegger.
Quelque mois avant l’inauguration du nouveau sanctuaire, Dumas propose à la paroisse qu’Albert Chavaz s’occupe de l’échantillonnage des tons pour l’intérieur, autels compris, mais cette idée reste sans suite (Dumas, 1950). Dans les archives paroissiales, une lettre de l’artiste nous apprend qu’il avait néanmoins été contacté pour réaliser différents dessins pour des enveloppes qui devaient probablement servir aux invitations pour l’inauguration de l’église le 12 août 1951 (Chavaz, 1951). Il se passera donc encore quelques années avant qu’il ne reçoive cette commande de vitrail.
Il existe deux variantes de cette oeuvre dans l’église. La première fut placée dès sa création dans la fenêtre du baptistère donnant sur la façade d’entrée de l’église, emplacement pour lequel elle avait été créée. La seconde, celle-ci, également réalisée par Chavaz en 1957, a été accrochée en 2021 sur conseil du maître-verrier Michel Eltschinger sur le mur gauche du choeur, profitant de la présence d’une lampe pour le rétro-éclairer. Mais pourquoi existe-t-il deux versions de ce même sujet, toutes deux datées de la même année ? Selon Jean-Claude Mayor, membre du conseil de paroisse, il semble que Chavaz ait omis, dans sa première version, de concevoir un vitrail en plein cintre comme l’exigeait la forme de la fenêtre. Il préféra donc exécuter un second vitrail, plutôt que d’adapter le premier (J.-C. Mayor, communication personnelle, 14 septembre 2023).
Alors qu’au premier regard, les deux versions semblent identiques, leur confrontation permet néanmoins de déceler quelques différences. La version du baptistère montre une baleine la gueule fermée près de Jonas, alors que dans la variante du choeur sa bouche est ouverte, montrant de belles dents, tandis que quelques étoiles éclairent le ciel. Ces changements, bien que légers, montrent que l’artiste a imaginé une variante plus douce qui convenait peut-être mieux à un baptistère. Était-ce un choix souhaité par la paroisse ? Les archives ne dévoilent rien à ce sujet mais il est néanmoins possible de l’imaginer.
La même année, Chavaz termine son travail pour le chemin de croix en vitrail sans plomb qu’il réalise pour l’église du Christ-Roi au Petit-Lancy (par exemple GE_105.10). Bien que la technique utilisée à Genève soit différente, nous pouvons néanmoins voir des similitudes entre ces deux réalisations. Chavaz travaille à chaque fois avec des pièces de verre plutôt grandes par rapport à la taille de l’oeuvre, ce qui l’amène à envisager une structure formelle simple et efficace, n’entourant le sujet d’aucune fioritures ou détails inutiles.
Paroisse de Saint-Martin
Chavaz, A. (1951, 10 juillet). Lettre à D. Bex. Archives de la paroisse Saint-Martin, Suisse.
Dumas, F. (1950, 18 septembre). Lettre à D. Bex. Archives de la paroisse Saint-Martin, Suisse.
Paroisse de Saint-Martin