Provenant de la collection T. Anstey Guthrie dont l’ensemble a été légué au Victoria and Albert Museum en 1934, le rondel était considéré lors de son entrée dans les collections comme suisse, attribué au peintre-verrier zougois Michael IV. Müller et daté de 1671, comme indiqué sur le cartouche inférieur (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur le legs, voir ibid., inv. C.73-1934).
Le rondel représente, selon le procédé de la narration simultanée, deux miracles de la vie de saint François d’Assise, relatés respectivement par saint Bonaventure et Barthélemy de Pise : au premier plan, saint François réchauffe un paysan par le seul contact de sa main stigmatisée ; au second plan, sainte Clara reçoit saint François dont les paroles furent si ardentes que les habitants d’Assise, munis d’échelles et de sceaux, crurent le bâtiment en proie aux flammes. Il constitue le onzième rondel d’une série dédiée à l’histoire de saint François d’Assise dont la production est documentée dans le livre de raison du peintre-verrier zougois Michael IV. Müller, conservé au Museum Burg Zug.
Le donateur, Franz Weber (1639-1679), surnommé „Schwarzmurer von Zug“, devenu „Magister“ après des études à Dillingen en Allemagne, est documenté comme maître d’école à Zoug en 1660, puis aumônier à la paroisse de Sainte Anne et de la Sainte-Croix ; parallèlement, il était maître de latin et maître de chapelle au chapitre cathédral de Constance (Boesch 1957, p. 58, cat. 6 ; cf. Iten 1952-1973).
Ce cycle a vu le jour grâce à la générosite de la commune de Baar (ZG) d’une part et, d’autre part, à celle de la bourgeoisie et du clergé de Zoug. Réalisé entre 1671 et 1674, il devait originellement compter dix-neuf rondels. L’hypothèse selon laquelle le cycle avait été conçu pour le cloître franciscain de Maria Opferung est la plus probable (cf. Boesch 1956, p. 66, cat. 14 ; Wyss 1981, p. 132-134, cat. 15 ; Bergmann 2004a, p. 129-145).
Conservés dans diverses collections publiques et privées, dix rondels, dont deux au Victoria and Albert Museum (VAM_2 et VAM_3), ainsi qu’un modèle dessiné sont actuellement documentés (Wyss 1940, p. 36 ; id., 1968, p. 84 ; Bergmann 2004a, p. 129-145). Les compositions sont majoritement inspirées librement de la „D. Seraphici Francisci Totius Evangelicae Perfectionis Exemplaris Admiranda Historia“ du graveur et éditeur anversois Philippe Galle, publiée en 1587 et également déclinée en dix-neuf scènes. La composition du présent rondel s’inspire en effet de manière fidèle d’une gravure de Philippe Galle, dont seuls les deux tiers furent toutefois recopiés.
L’attribution du cycle à Michael IV. Müller repose sur la mention de la commande dans le livre de raison, le style ainsi que la présence du monogramme „MM“ sur le rondel conservé au Museum de Glasgow, provenant de la collection de Sir William and Lady Burrell (inv. 45.530 – cf. Boesch 1957, p. 58-59, cat. 7 et 8 ; Bergmann 2004a, p. 129-145).
Cité dans :
Boesch 1956, p. 64-65, cat. 11
Boesch 1957, p. 58, cat. 6
Bergmann 2004a, p. 139, cat. 11
Bergmann 2014b, p. 414, n. 655
Avant 1934, Londres (?), collection T. Anstey Guthrie ; 1934, Londres, British Museum, achat par Dr Eric G. Millar ; 1934, Londres, Victoria and Albert Museum, don