Près de 1000 fragments de verre du VIIIe au XIe siècle ont été découverts à Müstair, parmi lesquels on trouve aussi bien des tessons de verre plat que des résidus de la production d’une verrerie (Goll et al., 2005, p. 31). Ces fragments, ensemble avec des trouvailles de la période mérovingienne provenant de fouilles archéologiques à Sion, Sous-le-Scex, ont fait l’objet dès 2003 d’un projet de recherches approfondies, mené notamment par Sophie Wolf et Cordula Kessler du Vitrocentre Romont (Goll et al., 2003 et 2005). L’importance de ces fragments est à souligner: ils constituent un “missing link” (Goll et al., 2005, p. 32) dans la recherche sur l’histoire du verre.

Les analyses chimiques ont démontré que les verres de Müstair étaient composés avec du verre recyclé provenant du bassin méditerranéen oriental. La plupart des couleurs étaient obtenues grâce à l’ajout de verres colorés (Goll et al., 2005, p. 31). La production des verres à vitre sur place est confirmée grâce à la découverte de restes de production et de fragments de creusets. Un article sur la fabrication des verres plats colorés paraîtra en 2017 (Wolf, Kessler, Goll, Trümpler et Degryse, 2017).

Les découvertes archéologiques prouvent que les verres étaient montés avec des baguettes de plomb. La cartographie des lieux de fouilles des tessons montre que les différents bâtiments n’étaient pas tous ornés de vitraux semblables (Goll et al., 2005, p. 32).

Les 28 tessons exposés au Vitromusée, prêtés par le Service archéologique des Grisons, portent les numéros d’inventaire suivants: M82/3251 (2x); M87/7649; M92/12’420; M93/13491; M93/14’967 (2x); M94/16’902; M94/17’002; M94/17’112; M94/17’407; M94/20’041; M95/842; M95/18’191 (5x); M95/18’202 (4x); M95/18’381; M95/18’683; M96/19’898; M98/21’495; M98/21’529.