Haut du corps de saint Jean couché, la tête tournée de trois-quarts, prenant appui sur son bras gauche dont la main est levée, écrivant son Evangile posé à terre, sur lequel l'aigle est posé.
Aucune
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Haut du corps de saint Jean couché, la tête tournée de trois-quarts, prenant appui sur son bras gauche dont la main est levée, écrivant son Evangile posé à terre, sur lequel l'aigle est posé.
Aucune
Aucune
Restes de papier collés en haut, taches, coin inférieur gauche plié
Encre violette
En 1918-1919, Marcel Poncet participe à un concours pour les vitraux de la cathédrale de Lausanne. Jeune artiste catholique et genevois de surcroît, il part avec un sérieux handicap face à Louis Rivier et Ernest Biéler dont le métier est confirmé. Poncet parvient tout de même à l'emporter grâce à son projet sur Aymon de Montfalcon, dont la Commission des vitraux loue la clarté de composition. Très enthousiaste, Poncet élabore un programme complet pour l'ensemble des verrières de la cathédrale, travail qui lui aurait assuré du travail et un salaire pendant de nombreuses années. La Commission le charge en premier lieu d'un vitrail pour le portail ouest, sur le thème des quatre Évangélistes, à la réalisation duquel Poncet se consacre durant près de trois ans, donnant lieu à un grand nombre de travaux préparatoires. Le vitrail est enfin posé en mars 1922, mais déclenche une vive polémique dans la presse, attisant tantôt la haine du public, tantôt son admiration. Jugé trop moderne, le dessin mal maîtrisé, choquant par son échelle et l'éclat de ses couleurs, le vitrail devient l'enjeu d'une querelle qui le dépasse, des "anciens" contre les "modernes". Suite à ce scandale, Poncet ne pourra réaliser à la cathédrale qu'un ultime vitrail, celui de la Crucifixion, achevé en 1927 (NOVERRAZ, 2014, pp. 34-40 ; DONCHE GAY et HUGUENIN, 2003, pp. 12-14 ; DONCHE GAY, 1994, pp. 37-47 ; REYMOND, 1992, pp. 51-55).
Ce projet fait probablement partie d'une phase plus avancée du travail de Poncet, que l'on ressent à travers un trait plus vif et géométrisé, se rapprochant du style du vitrail. Il s'intéresse ici à la figure de l'Evangéliste couché au centre (l'analyse des travaux préparatoires démontre que Poncet avait d'abord imaginé mettre saint Luc à cette place, qu'il remplace par la suite par saint Jean), le plus original par sa posture inhabituelle.
Gabriel et Antoine Poncet
NOVERRAZ Camille, Marcel Poncet (1894-1953), Au coeur de l'oeuvre d'un artiste-verrier, Mémoire de maîtrise, Université de Lausanne, 2014, pp. 34-40
DONCHE GAY Sophie, HUGUENIN Claire, Le vitrail des années 1930 dans la cathédrale de Lausanne, Berne, Société d'Histoire de l'Art en Suisse, 2003, pp. 12-14
DONCHE GAY Sophie, Les vitraux du XXème siècle de la cathédrale de Lausanne, Lausanne, Ed. Payot, 1994, pp. 37-47
REYMOND Valentine, Marcel Poncet, Paris, Bibliothèque des Arts, 1992, pp. 51-55, 102-103
PONCET Marcel, La violence de l’esprit et la pitié du cœur, textes rassemblés par Monique Silberstein, Lausanne, l’Age d’homme, 1984.
Gabriel et Antoine Poncet