Name

Faravel, Gaston

Birth and Death
L'Isle 15.12.1901–29.05.1947 Mézières
Author and Date of Entry
Elisa Ambrosio 2016; Camille Noverraz 2024
Locations With Objects
Biographical Data

Né à l'Isle dans le canton de Vaud en 1901, Gaston Faravel descend d'une longue lignée d'artisans. Il ressent rapidement une vocation artistique, cultivée par le peintre et décorateur de théâtre Jean Morax, dont il devient l'élève. Il se forme également auprès de René Auberjonois à Lausanne. Il participe dès 1917 aux Salons des artistes romands à Lausanne et aux expositions des peintres morgiens, et montera plusieurs expositions personnelles en Suisse (de Diesbach, 1939, p. 9, 61). Dès 1921, il collabore au théâtre de Mézières, pour les décors du Roi David puis de Judith (de Diesbach, 1939, p. 45-47). Une grande part de sa carrière se déploie dans le domaine du théâtre (Aguet, 2005, p. 558-559 ; Creton, 1993, p. 22-25), et en particulier du théâtre chrétien, investi à cette période par de nombreux protagonistes liés au Groupe de Saint-Luc en Suisse romande (F. F., 1937, p. 56-58).

Faravel s'oriente rapidement vers l'art religieux, sa première commande dans ce cadre étant le décor de l'ancienne chapelle du collège de l'abbaye de Saint-Maurice en 1925, où il réalise un ensemble de panneaux peints sur le thème du Diaes Irae pour les parois des confessionnaux (Roduit, 2006, p. 25-27). Lors de cette expérience, il se sent attiré par la foi catholique et se convertira au catholicisme en décembre 1930, une année après son épouse, Marcelle de Sienbenthal (de Diesbach, 1939, p. 9, 61). Il réalise des décorations dans de nombreuses églises de Suisse romande, pour la plupart en collaboration avec d'autres membres du Groupe de Saint-Luc, Société artistique catholique à laquelle il adhère dès sa conversion (Societas Sancti Lucae, 1932). Il est très souvent mandaté pour concevoir l'ensemble décoratif d'une église, soit la polychromie générale des murs accompagné de décors et compositions peintes. C'est le cas des églises catholiques de Bière (1930), La Sarraz (1930), Rolle (1931), Morges (1931), Saint-Joseph de Prélaz à Lausanne (1936-1937), Villars-le-Terroir (1938-1939), Promasens (1928), Colombier (1929), Siviriez (1933), de la chapelle du Pensionnat Saint-Charles de Romont (1928-1929), ainsi que de la Marienkirche de Berne (1933) (de Diesbach, 1939, p. 17-23, 56-58). La grande majorité de ces ensembles ont cependant été altérés lors de rénovations ultérieures, durant lesquelles les parois ont été repeintes afin d'éclaircir les édifices, ne préservant le plus souvent que partiellement les décors peints par Faravel. Il est également l'auteur de la polychromie de nombreuses statues et calvaires en Suisse romande (de Diesbach, 1939, p. 51-52).

Outre son rôle de décorateur et de peintre, Faravel s'est exprimé dans deux techniques verrières, qui sont malgré tout demeurées secondaires dans sa carrière : la peinture sous verre et le vitrail. La première technique, particulièrement difficile puisqu'elle consiste à peindre à l'envers d'une plaque de verre transparent, en commençant par les détails puis en appliquant les couches de fonds successives, a été pratiquée par d'autres artistes au sein du Groupe de Saint-Luc, à l'instar d'Emilio Maria Beretta et de Paul Monnier. Faravel l'utilise pour un chemin de croix à l'église de Colombier, aujourd'hui déposé, ainsi que pour le retable d'autel de La Sarraz en 1930, l'un de ses chefs-d'oeuvre (de Diesbach, 1939, p. 35-40). Il explore la même année l'art du vitrail pour le cycle de la chapelle de Bière, d'une grande richesse, exprimant l'admiration de l'artiste pour le vitrail médiéval (Caboussat, 2022, p. 101-106). Il ne réalisera qu'un seul autre vitrail pour la sacristie de Villars-le-Terroir en 1938-1939 (de Diesbach, 1939, p. 57). Il n'aura le temps que de concevoir les maquettes des vitraux de la nef de Siviriez avant son décès soudain d'une angine de poitrine en mai 1947 (Creton, 1993, 38-41), vitraux qui seront achevés par Théodore Strawinsky.

Literature

Aguet, J. (2005). Gaston Faravel. Dans A. Kotte (dir.), Dictionnaire du théâtre en Suisse (vol. 1, p. 558–559). Zurich, Suisse : Chronos Verlag.

Caboussat, E. (2022). Bière. De prieurs en pasteurs : Genèse d'une communauté. Bière, Suisse : Cabédita.

Cingria, A. (1929, février). Gaston Faravel. L'art en Suisse, 25-28.

Creton, R.-T. (1993). Peintres morgiens et décors de théâtre. Dans H. Tritten et R.-T. Creton (dir.), Les potiers d’étain à Morges : Peintres morgiens et décors de théâtre (p. 22-25). Rolle, Suisse : Société d’Histoire de La Côte.

de Diesbach, F. (1939). Gaston Faravel. Neuchâtel, Suisse : La Baconnière.

F. F. (1937). Les compagnons de Romandie. Almanach romand de St-Luc, 56-58.

Gaston Faravel, peintre et décorateur (Notes d’art). (1935). Echos de Saint-Maurice, (34), 186-187.

Roduit, O. (2006). Le Dies irae de Faravel. Echos de Saint-Maurice, (101), 25-27.

Societas Sancti Lucae. (1932). Mitgliederverzeichnis. Archives de l’état de Lucerne, fonds PA 378/70.