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MP_16.06: Sainte Élisabeth de Hongrie et le miracle des roses
(FR_Romont_VCR_MP_16.06)

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Title

Sainte Élisabeth de Hongrie et le miracle des roses

Type of Object
Artist / Producer
Dating
1915
Dimensions
15.5 x 10 (support); 14.5 x 5 cm (sujet)

Iconography

Description

Esquisse pour un vitrail en plein cintre avec Élisabeth de Hongrie. La sainte, à gauche, est découverte par son mari Ludovic, roi de Thuringe, alors qu'elle porte le pain aux pauvres, mais par miracle celui-ci se change en roses qui cascadent sur ses vêtements. La sainte auréolée est accompagnée d'une suivante à sa droite. Son mari apparaît partiellement de dos au premier plan, tenant son arc de la main gauche. Des éléments végétaux en bas à gauche indiquent que la scène se déroule dans un paysage naturel. La scène est encadrée d'une bordure animée de petits cercles superposés et comporte une inscription dans la partie inférieure.
A droite, esquisses des mains et du buste de la sainte.

Iconclass Code
11HH(ELISABETH OF HUNGARY)51 · the miracle of the roses: St. Elisabeth's husband meets her in the street carrying bread in her apron to take to the poor; when he opens the apron he finds it full of roses
Iconclass Keywords
apron · bread · finding · meeting
Inscription

SSTE // SAS (?) // ASETE // BIO / AR // SIO // SALU (?) // STA / RE // IOS (?) // ANTI // STU (en bas)

Signature

Aucune

Technique / State

State of Conservation and Restorations

Plis, taches

Technique

Encre de chine, crayon

History

Research

Cette esquisse est un travail préparatoire pour un vitrail consacré à sainte Élisabeth de Hongrie, réalisé en 1915 par l’artiste genevois Marcel Poncet (GSL_561). Il a été posé en 1941 dans la salle paroissiale attenante à la chapelle catholique d’Aubonne, où il se trouve encore actuellement. Ce vitrail se trouvait à l’origine dans la maison Maurer, espace utilisé comme lieu de culte par la communauté catholique d’Aubonne, avant d’être déplacé à son emplacement actuel lors la construction de la chapelle en 1939-1941 par les architectes François de Reynold et Albert Cingria (Lincio, 2002, p. 18).

Un certain mystère entoure le contexte de sa création. Datant de 1915, il n’a pas pu être conçu spécifiquement pour la maison Maurer, qui n’est mise à disposition des catholiques d’Aubonne que dès 1921. Peut-être a-t-il été commandé pour l’un des anciens lieux de culte utilisés successivement par la communauté depuis 1913 ("Inauguration et consécration de la chapelle catholique [...]", 1941, p. 2), ou par un privé qui en a ensuite fait don à la paroisse.
A l’origine, la seule décoration prévue pour la chapelle était une peinture murale. C’est à la suite d’un don pour les vitraux que leur réalisation est envisagée et Marcel Poncet est d’abord pressenti pour ce mandat (De Reynold, 1940). Mais l’accent est mis sur le vaste chemin de croix en peinture murale, confié à l’artiste Emilio-Maria Beretta. Sans doute afin de favoriser l’harmonie stylistique entre les différents éléments de la décoration, c’est Beretta qui est finalement chargé de la réalisation des six vitraux de la nef, consacrés aux Litanies de la Vierge. La seule oeuvre de Poncet présente dans l’édifice est donc ce petit vitrail de la salle paroissiale.

Il s’agit d’une oeuvre de jeunesse de l’artiste, qui présente la particularité d’avoir été à la fois peintre-verrier et maître-verrier. Il entreprend en effet, parallèlement à ses études aux Beaux-Arts de Genève, un apprentissage de maître-verrier au sein de l’atelier carougeois de Gérard Krachten, lui permettant d’ouvrir son propre atelier à son domicile dès 1915 (Reymond, 1992, p. 37), année de la réalisation de ce vitrail. Il obtient à la même période sa première commande d’importance : les trois vitraux de la nef de l’église Saint-Paul de Cologny, dans le quartier de Grange-Canal (GE_08.10 ; GE_08.11 ; GE_08.12), édifice marquant de l’histoire du renouveau de l’art sacré romand et augurant les futures activités du Groupe de Saint-Luc, dont il est un membre fondateur (Hermanès, Poiatti, 2001 ; Poiatti, 2008, p. 118-122). Parallèlement à cette commande, il réalisera aussi dans son atelier les vitraux d’autres artistes, d’abord ceux Alexandre Cingria à l’église Notre-Dame de Genève (par exemple GE_08.07 ; GE_18.09), puis, à Saint-Paul, les verrières dessinées par Alexandre Cingria, Charles-Emile Brunner et Maurice Denis (par exemple GE_08.03 ; GE_08.04 ; GE_08.13) (Sauterel, 2008, pp. 236-242).

Ce vitrail s’apparente fortement à ses verrières de la nef de l’église Saint-Paul de Cologny, avec ses formes sinueuses et arrondies inspirées par l’Art nouveau et par l’oeuvre de Maurice Denis, grand théoricien du renouveau de l’art sacré que Poncet côtoie alors sur le chantier de l’église genevoise et qui deviendra son beau-père (Noverraz, 2014, p. 21-27). Il illustre une scène de la vie d'Élisabeth de Hongrie, ou de Thuringe, sainte du XIIIème siècle, fille du roi de Hongrie. Très généreuse, Élisabeth porte secrètement du pain aux pauvres, ce que son mari, le roi Ludovic de Thuringe, réprouve. Un jour, il la surprend et lui demande de lui montrer ce qu'elle porte de si lourd caché dans son manteau. Alors qu'elle s'exécute, une cascade de roses en sort au lieu de la nourriture. Le roi se serait exclamé : « Chère Élisabeth, c’est le Christ que tu nourris, que tu laves et c’est de lui que tu prends soin ». Cet épisode est nommé le "miracle des roses" (Vial-Andru, 2018).

Dans le fonds de l’artiste déposé au Vitrocentre Romont, sont conservées huit oeuvres préparatoires en lien avec ce vitrail, dont cette esquisse fait partie. Elles illustrent le processus de réflexion de l’artiste qui imagine plusieurs options pour la composition de cette scène. Sur les premières esquisses (MP_16.01 ; MP_16.02 ; MP_16.03), la sainte est représentée à droite et son mari, le roi Louis de Thuringe, à gauche, en cotte courte, déjà coiffé du casque de chevalier qu’il porte sur le vitrail mais sans la maille métallique qui figure sur l’oeuvre verrière. Sur deux d’entre elles, (MP_16.01 et MP_16.03), il envisage déjà la présence d’un troisième personnage, une suivante assistant à la scène, et imagine des perles pour l’auréole de sainte Élisabeth (MP_16.02 ; MP_16.03), parti qui sera abandonné dans les étapes suivantes.
Il fixe ensuite plus définitivement la disposition des personnages (MP_16.05) et réfléchit à la posture du mari d’Élisabeth sur une esquisse qui lui est spécifiquement dédiée (MP_16.04), le disposant tourné de dos, habillé d’une cape et tenant son arc à la main. Sur cette esquisse, il définit sa composition de manière plus aboutie en prenant en compte la bordure décorative et en réfléchissant en marge à quelques éléments de détail. Une des esquisses suivantes, au crayon et à l'encre de chine (MP_16.07) montre un état presque finalisé. Même si les visages des personnages ne sont pas dessinés, tous les éléments principaux du vitrail sont définis, l’artiste se concentrant sur les motifs des vêtements pour lesquels il imagine plusieurs variantes dans la marge. Enfin, l’artiste réalise un carton au format de la scène centrale du vitrail (MP_16.08), qui présente de nombreuses variations par rapport au vitrail.

Dating
1915
Date of Receipt
1996
Related Locations
Owner

Gabriel et Antoine Poncet

Bibliography and Sources

Literature

Aubonne. (1990, 6 avril). Le Jura vaudois. Journal d’Aubonne. Feuille d’avis du district d’Aubonne (14), 1. https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/396127/view?page=1&p=separate&search=Aubonne%20chapelle%20catholique&hlid=384797759&tool=search&view=0,0,3983,5701

Societas Sancti Lucae. (1932). Mitgliederverzeichnis / Liste des membres. Archives de l’état de Lucerne, fonds PA 378/70.

Hermanès, T.-A. et Poiatti, M. (2001). L’église de Saint-Paul, Grange-Canal, Genève (Guides de monuments suisses, 696). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lincio, P. (2002). Paroisse catholique romaine Aubonne-Gimel (Secteur de la Côte Rolle-Aubonne-St-Prex) (Décanat de Saint-Bernard) [document inédit]. Paroisse catholique Aubonne-Gimel. Archives de la paroisse d’Aubonne, Suisse.

Noverraz, C. (2014). Marcel Poncet (1894-1953), Au coeur de l'oeuvre d'un artiste-verrier [mémoire de maîtrise inédit]. Université de Lausanne.

Poiatti, M. (2008). Vitrail et modernité. Dans : Léopold Borel (dir.), Emotion(s) en lumière, le vitrail à Genève (p. 98-136). Genève, Suisse : La Baconnière Arts, 2008.

Reymond, V. (1992). Marcel Poncet. Paris, France : L�a� �B�i�b�l�i�o�t�h�èq�u�e� �d�e�s� �A�r�t�s�.

Sauterel, V. (2008). Catalogue raisonné des vitraux de Genève. Dans : Léopold Borel (dir.), Emotion(s) en lumière, le vitrail à Genève,(p. 224-375). Genève, Suisse : La Baconnière Arts, 2008.

Vial-Andru, M. (2018, 14 novembre). Sainte Élisabeth de Hongrie : le miracle des roses. Actualies.fr. https://www.actuailes.fr/page/1554/sainte-elisabeth-de-hongrie-le-miracle-des-roses

Image Information

Name of Image
FR_Romont_VCR_MP_16.06
Credits
© Vitrocentre Romont
Date
2015
Copyright
© Ayants droit
Owner

Gabriel et Antoine Poncet

Inventory

Reference Number
MP_16.06
Author and Date of Entry
Camille Noverraz 2013; Camille Noverraz 2024

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Sainte Élisabeth de Hongrie et le miracle des roses