Vêtu de l'habit épiscopal, saint Nicolas de Myre, en pied sur un sol carrelé mauve, se tient devant un fond damassé bleu. Il porte dans sa main gauche la crosse épiscopale et dans celle de droite un livre fermé sur lequel sont posées les trois boules d'or (pommes) qu’il aurait, selon la légende, donné à trois jeunes filles pauvres. La figure est encadrée par une architecture gothique tardive composée de simples colonnes et d'un arc surbaissé orné de deux écoinçons décorés de feuillages. Aux pieds du saint se trouvent probablement les armoiries du Chapitre Saint-Nicolas de Fribourg.

Très bon.

Ce vitrail datant de la fin du XIXe siècle est l’oeuvre du peintre verrier bernois Johann Heinrich Müller. Il fait partie d’un groupe de dix-huit oeuvres réalisé entre 1883 et 1886 pour les ouvertures du tambour de la coupole du Musée Ariana. Gustave Revilliod commande en 1883 pour différentes fenêtres du bâtiment un ensemble plus vaste (vingt six vitraux) au maître verrier, comprenant encore des verrières pour les dormants des deux portes d’entrée et les fenêtres du rez-de-chaussée (Deonna, 1938, p. 2), ces dernières étant aujourd’hui déposées.

Pour le tambour de la coupole, Müller réalise des copies de vitraux héraldiques datant du XVIe siècle (Deonna, 1938, p. 6 ; Sidler, 1890-1892, p. 7 ; Sidler, 1901, p. 72, Sidler ; 1905, p. 105) provenant pour la moitié de l’église réformée d’Ursenbach dans le canton de Berne, illustrant des saints, soldats et bannerets.
Pour cette verrière consacrée à saint Nicolas de Myre, un panneau original datant vers 1516, non pas du peintre verrier bernois Jakob Stächeli comme Lehmann (1914, p. 148-150) le supposait, ni du peintre verrier bernois Jakob Meyer comme l’imaginait ensuite Anderes (1963, p. 125, 183, 212), mais d’auteur inconnu et certainement de production bernoise (Halser, Keller & Sulzer, 2016), conservé à l'église réformée d'Ursenbach (BE) (BE_697) (Liechti, Heinige & Holenweg, 1983, p. 62-63), a servi de modèle à Johann Heinrich Müller. Sa copie est en tous points identique à l’original à l’exception de détails, comme le sol sur lequel se tient le saint qui est carrelé au lieu d’être herbeux. Müller a ajouté des armoiries au pied du saint qui ne figurent pas sur l’original ainsi qu’une date (1523) sur un socle au-dessous du saint. Ces armoiries sont probablement celles du Chapitre de Saint-Nicolas à Fribourg bien que la main ne soit pas présentée faisant le signe de bénédiction comme elle le devrait.