Vitrail rectangulaire représentant au centre, devant un portique composé de colonnes soutenant une architrave sur laquelle repose un angelot tenant un glaive et une balance, trois écus aux armes de Zurich et du Saint-Empire présentés en pyramide, surmontés d’une couronne et flanqués de deux lions héraldiques en pied, dont celui de gauche porte un glaive et celui de droite un orbe crucifère. Une mouche en trompe-l’oeil est peinte sous la couronne. Autour de la composition centrale, vingt-neuf écussons aux armes de communes zurichoises, sont répartis dans l’ordre suivant : Greifensee, Winterthur, Eglisau, Grüningen, Kyburg, Maschwanden, Stein, Andelfingen, Wädenswil, Rümlang, Stammheim, Steinegg, Bülach, Hedingen, Regensberg, Meilen, Stäfa, Männedorf, Horgen, Kilchberg, Küsnacht, Thalwil, Fluntern, Sellenbüren, Neumatt, Elgg, Laufen, Freiamt.

Nombreux plombs de casse, plusieurs compléments (quelques écus armoriés et bas des lions), quelques rayures tant sur l’avers que sur le revers, quatre anneaux de plombs soudés sur le cadre inférieur (avers), marques de cuisson “S” et “[...]”.

Ce panneau s’inscrit dans la tradition des vitraux de bailliage de l’ancienne Confédération, bien que sa composition délaisse le format circulaire habituel au profit d’un format rectangulaire.

Le commanditaire est le canton de Zurich. D’autres vitraux de baillage zurichois sont aujourd’hui conservés dans les collections du Musée national suisse à Zurich. Les panneaux sont datés de 1544 (DEP-10 ; https://sammlung.nationalmuseum.ch/de/list/collection?searchText=%25C3%25A4mterscheibe&detailID=100106741), 1560 (LM 9479 ; Schneider, 1971, n° 284), 1624 (AG 1191, Scheider, 1971, n° 524) et 1642 (AG 1195, Scheider, 1971, n° 579). Des verrières aux armes de Zurich de 1534, 1560 (LM 9479 ; Schneider, 1971, n° 284) et 1570 sont mentionnés dans les achats du Musée national suisse pour l’année 1907 (MNS, 1908, p. 37). Un panneau aux armes de Zurich de 1545 est aujourd’hui conservé au Staatliche Museen de Berlin (CC BY-NC-SA ; https://smb.museum-digital.de/object/231939), un panneau de 1587 au Victoria and Albert Museum de Londres (VAM_57), ainsi qu’un autre à la Nostell Church de Wragby (Boesch, 1937, p. 297-299).

Le vitrail a été réalisé par le peintre verrier zurichois Hans Heinrich Engelhardt (1557-1612) dont le monogramme figure entre les écus de la pyramide héraldique. La production de ce maître comprend essentiellement des panneaux héraldiques, notamment d’états, à l’instar de ce panneau.

L’emplacement d’origine du vitrail n’est pas connu. L’absence de datation sur le vitrail est plutôt inhabituelle pour ce type de créations. Celle-ci pourrait avoir été perdue lors d’une restauration. Elle aurait par exemple pu figurer dans la partie inférieure du panneau, juste sous le monogramme du peintre verrier. La disposition étriquée des écus sur l’entablement pourrait être révélatrice d’une coupe de la partie basse.

Cité dans :

• Sidler, 1905, p. 105, n° 124.

• Boesch, 1937, p. 299, note 20.

• Deonna, 1938, p. 180, n° 119.