Le vitrail se divise en trois registres : dans la partie centrale, entre deux colonnes soutenant un entablement dont le centre est orné d’un cartouche, figure un couple en pied, accompagné de trois jeunes hommes, sur un fond damassé jaune ; dans la partie supérieure figurent, dans un intérieur bourgeois, une femme et un homme apportant mets et boissons à cinq hommes attablés ; dans la partie inférieure figure un cartouche avec, à gauche, un écu armorié accompagné, à droite, d’un texte en lettres gothiques déclinant les noms des donateurs et l’année 1599.

Plusieurs fentes ; plusieurs plombs de restauration ; les parties centrale et gauche de l’inscription ont été remplacées.

Mehrere Sprünge, einzelne Notbleie. Linker Teil der Inschrift und Wappen ergänzt.

Provenant de la collection T. Anstey Guthrie dont l’ensemble a été légué au Victoria and Albert Museum en 1934, le vitrail était considéré lors de son entrée dans les collections comme suisse et daté de 1599, comme indiqué sur le cartouche inférieur (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur le legs, voir ibid., inv. C.73-1934).

Ce vitrail de bienvenu montre Hans Gerig et Barbara Hofstetter avec leurs trois fils, dont les armes sont reproduites dans l’angle inférieur gauche. La famille Gering est documentée depuis 1522 à Mogelsberg, une ancienne commune du canton de Saint-Gall, dans la circonscription de Toggenburg. Plusieurs documents d’archives apportent des renseignements sur Hans Gerig et l’un de ses fils, qui porte également le prénom Hans et qui fut le donateur d’un vitrail réalisé en 1621 aujourd’hui conservé en Musée historique de Saint-Gall (Boesch 1935, p. 28, no 47 et p. 48-49, no 117).

En 1935, Hans Lehmann proposa d’attribuer le vitrail au peintre-verrier Wolfgang Buehler (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur Wolfgang Buehler, voir Wyss 1946). En 1952, Paul Boesch réfuta cette proposition, en lui préférant l’atelier Weiss in Weesen, qui recouvre en réalité l’activité de trois peintres-verrriers : Hans I, Hans II et Balthasar Weiss von Weesen (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013 ; sur l’atelier Weiss von Weesen, cf. Boesch 1945, p. 139, no 24).

Sur la base d’une comparaison formelle et stylistique, le vitrail de Londres peut en effet être rapproché de plusieurs vitraux de bienvenu attribués à Balthasar Weiss von Weesen, à l’instar des vitraux Sechser-Rüegg de 1598, Brunner-Weber de 1599 ou encore Fäh-Steiner de 1603 (pour le premier et le dernier, voir Boesch 1945, fig. 1 et 4 ; pour le deuxième, cf. Keller et Hasler 2016, consulté le 30 novembre 2020), où l’on retrouve une même palette, des modèles iconographiques semblables ainsi qu’un même rythme.

Cité dans :

• Boesch 1935, p. 28, no 47
• Boesch 1945, p. 139, no 24