Le Christ, assis sur un trône, lève sa main gauche en signe de bénédiction. Assise à ses pieds, Marie-Madeleine, lui oint les pieds de parfum. De sa main gauche, elle les essuie avec sa chevelure.

Début décembre 2017, ce carton a fait l’objet d’une restauration dans les locaux du Vitromusée par l’atelier de restauration fribourgeois “A livre ouvert”. Il a été dépoussiéré et un gommage local des cinq déchirures existantes a été effectué. Des renforts au verso de ces déchirures avec du papier japonais ont été collé à la colle (Atelier de restauration “A livre ouvert”, 2017, p. 3).
Taches, bords abîmés, trous de punaises

Ce carton en noir et blanc est le modèle précis à l’échelle 1:1 de la partie figurée du vitrail, Marie-Madeleine lavant les pieds du Christ pour la deuxième fenêtre à gauche dans la nef de l’église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception à Neyruz. Toute la partie ornementale manque.
Le cycle des huit vitraux pour Neyruz est daté entre 1904 et 1906 (Lauper, 2012, p. 218; Stroude, 1998, p. 12) et a été réalisé par l’atelier Kirsch et Fleckner. Deux cartons sont signés Raymond Buchs (KF_1039 et KF_1040) et les deux vitraux du choeur (saint Joseph et saint Nicolas) portent le monogramme de Vinzenz Kirsch. Stylistiquement nous pouvons toutefois affirmer que l’ensemble du cycle est l’oeuvre de Raymond Buchs. Vinzenz Kirsch a du exécuter lui-même les deux vitraux du choeur sur les cartons de l’artiste, c’est pourquoi il y inscrit son monogramme. Ce cycle se rapproche stylistiquement de celui du Jaun (1908-1910) et de celui d’Onnens (1911-1913). D’ailleurs des sujets y sont repris comme saint François d’Assise recevant les stigmates. En 1904, Buchs étudie à l’Académie de la Grande Chaumière, puis à l’Insitut Colarossi à Paris avant de revenir à Berlin où il gagne sa vie comme peintre-verrier à l’atelier Riegelmann und Heinersdorff. Il réalise aussi ses premières affiches qu’il envoie en Suisse. En 1906, il dirige un atelier de graphisme et le succès ne se fait pas attendre (Rudaz, 2001a, p. 14-15). Cela ne l’empêche pas de continuer à collaborer régulièrement avec l’atelier Kirsch & Fleckner (Rudaz, 2001b, p. 19) comme le démontre notamment ce cycle de Neyruz dont deux cartons sont signés et datés.