Name

Buchs, Raymond

Author and Date of Entry
Camille Noverraz 2016 ; Valérie Sauterel 2021
Locations With Objects
Biographical Data

Raymond Buchs, originaire de Bellegarde, est né à Fribourg le 26 mai 1878. Après avoir suivi ses écoles primaires et secondaires (Rudaz, 2001a, p. 13), il entre en 1894, à l’âge de 16 ans, en apprentissage dans l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner qui vient d’ouvrir ses portes, où il reçoit une formation de peintre-verrier. Il a notamment collaboré à la réalisation des premières verrières de Mehoffer pour la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg (Buchs, 2001, p. 11). Parallèlement, il suit à l'École des Arts et Métiers de Fribourg des cours de dessin et de peinture auprès de l’artiste français Emile Laporte et obtient une bourse de l'État de Fribourg pour suivre les cours d’étude de figures et de paysage de Ferdinand Hodler (Rudaz, 2001a, p. 13, 14), qui va fortement marquer ses débuts de peintre (G. S., 1953, 27 mai).
En 1897, il réalise deux médaillons pour la tribune de l’église Saint-Jean-Baptiste d’Ueberstorf, vitraux signés et datés, qui sont vraisemblablement son travail de fin d’apprentissage. Il travaille encore une année auprès de l’atelier fribourgeois en tant qu’employé, avant de partir en Allemagne en 1898 sur les conseils de Vincent Kirsch, pour se perfectionner dans l'art du vitrail auprès d'ateliers de Zittau en Saxe, Grottau en Bohême, Dresde et Berlin. Après un bref retour à Fribourg, il retourne à l'étranger pour poursuivre ses études dans les écoles d’art appliqué de Dresde et Berlin, puis se rend à Paris en 1904 où il suit les cours à l’Académie de la Grande-Chaumière puis à l’Institut Colarossi. Il découvre dans les musées les impressionnistes, dont Cézanne en particulier. Il retourne à Berlin en 1905 et travaille comme peintre-verrier dans l’atelier Riegelmann und Heinersdorff. Dès 1906, il dirige un atelier de graphisme qui obtient de nombreuses commandes et remporte un véritable succès. Il rencontre un graphiste allemand, Willy Belling, qui a une influence déterminante dans son approche du Jugendstil (Rudaz, 2001a, p. 14-15).
Durant toutes ses années berlinoises, Buchs n’a cessé de travailler à distance pour l’atelier Kirsch & Fleckner. Il a réalisé des cartons de vitraux pour de nombreuses églises dans le canton de Fribourg : Saint-Ours (1898), Neyruz (1904-1906), Torny-le-Grand (1906), Vuisternens-devant-Romont (1906), Grolley (1907), Corpataux (1908), Planfayon (1909), Jaun (1908-1910), Neirivue (1910), Villarlod, (1910), Villaraboud (1911), Ecuvillens (1911-1912) Domdidier (vers 1910-1913) ainsi qu’un vitrail pour la chapelle Saint-Léonard à Fribourg (1905).
En 1911, bien qu’il ait trouvé sa voie en Allemagne, il rentre définitivement à Fribourg et devient la même année professeur de dessin dans les écoles primaires de la ville. Parallèlement, Il reprend la peinture et fait des vues de son pays d’origine qu’est le Jaun (Buchs, 2001, p. 11), tout en continuant son activité de graphiste qu’il poursuit jusqu’en 1946 (Rudaz, 2001c, p. 26-27). Il réalise en collaboration avec l’atelier Kirsch & Fleckner l’ensemble des vitraux pour l’église d’Onnens (1911-1913) et fait une ultime verrière pour l’école du Bourg (1912) avant d’abandonner définitivement la profession, ne se sentant plus en phase avec ce métier qui ne l’a pas reconnu (Rudaz, 2001b, p. 20). A l’exception de son travail à Ueberstorf (1897) et sa verrière du Bourg (1912), aucun vitrail ne porte sa signature.
En décembre 1911, il expose pour la première fois depuis son retour en Suisse, et montre 5 oeuvres toutes liées à son lieu d’origine. Il exposera régulièrement avec la Société fribourgeoise des Amis des Beaux-Arts dont il est membre. La montagne est omniprésente autant dans son oeuvre que dans sa vie. En 1912, il entre au comité de la Section fribourgeoise de la SPSAS (Société des peintres, sculpteurs, architectes suisses) dont il sera président à trois reprises (1922-23, 1930-1931 et 1934-1935). Au fil des ans, il devient un artiste reconnu. En 1933, à 55 ans, il expose pour la première fois seul (Rudaz, 2001d, p. 33, 35, 37, 39) au Salon d’art du Capitole à Fribourg. Il montre essentiellement des paysages de montagnes, de la ville de Fribourg, du lac de Pérolles et de la Singine, ainsi que quelques portraits. Il remporte un très beau succès (Schaller, 1933, 24 novembre).
En 1939, il se voit confier, avec Gaston Thévoz et Willy Jordan, la décoration de la taverne fribourgeoise à l’Exposition nationale de Zurich (Rudaz, 2001d, p. 40, 41, 42). Il prend sa retraite d’enseignant en 1943, et cinq ans plus tard, le musée d’art et d’histoire de Fribourg lui consacre une exposition rétrospective lors de laquelle il présente 87 huiles, essentiellement des oeuvres réalisées après 1930. Quelques amis peintres participent au vernissage comme Armand Niquille, Gaston Thévoz et Oskar Cattani (S., 1948, 15 mai). Au début des années cinquante, Buchs perd peu à peu la vue. En 1955, la ville de Bulle en Gruyères lui propose une exposition qui se tient en mai. Il y présente presque exclusivement des paysages de montagnes gruériennes avec quelques natures mortes et vues de Fribourg. Sa santé se dégrade, il ne quitte presque plus son atelier et s’éteint le 10 février 1958 (Rudaz, 2001d, p. 43).
Pour fêter les cent ans de sa naissance, le musée gruérien lui consacre une exposition en 1978 (Pochon, 1979, 19 janvier).

Literature

Buchs, R. (2001). Raymond Buchs par lui-même. Dans P. Rudaz (dir.), Raymond Buchs : 1878-1958, peintre (p. 11). Fribourg, Suisse : Pro Fribourg.
F. (1958, 11 février). Mort de l’artiste-peintre Raymond Buchs. La Liberté. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19580211-01.2.94
G., S. (1953, 27 mai). Un élève de Ferdinand Hodler a fêté son 75e anniversaire. La Liberté. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19530527-01.2.19
Pochon, C. (1979, 19 janvier). Au Musée Gruérien. Raymond Buchs 1878-1958. La Liberté. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19790119-01.2.156
Rudaz, P. (2001a). Les années de formation 1878-1911. Dans P. Rudaz (dir.), Raymond Buchs : 1878-1958, peintre (p. 12-17). Fribourg, Suisse : Pro Fribourg.
Rudaz, P. (2001b). Le vitrail : peinture sur verre et art nouveau. Dans P. Rudaz (dir.), Raymond Buchs : 1878-1958, peintre (p. 19-23). Fribourg, Suisse : Pro Fribourg.
Rudaz, P. (2001c). Le graphisme : publicité et Jugendstil. Dans P. Rudaz (dir.), Raymond Buchs : 1878-1958, peintre (p. 25-32). Fribourg, Suisse : Pro Fribourg.
Rudaz, P. (2001d). Les années fribourgeoises : 1911 -1958. Dans P. Rudaz (dir.), Raymond Buchs : 1878-1958, peintre (p. 33-52). Fribourg, Suisse : Pro Fribourg.
S. (1948, 15 mai). L’exposition rétrospective Raymond Buchs. La Liberté. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19480515-01.2.65
Schaller, J. de (1933, 24 novembre). Salon d’art du Capitole. Exposition Raymond Buchs. La Liberté. www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19331124-01.2.45