Name

Robert, Théophile

Namensvarianten
Robert, Paul-Théophile · Robert, Téophile
Lebensdaten
Le Ried-sur-Bienne 12.08.1879–24.02.1954 Neuchâtel
AutorIn und Datum des Eintrags
Julie Vuignier 2017; Valérie Sauterel 2024
Standorte mit Objekten
Biografische Daten

Né en 1879 au Ried à Bienne, Théophile est le fils du peintre Léo-Paul Robert, petit-fils d’Aurèle Robert et arrière-neveu du célèbre peintre Léopold Robert. Issu d'une famille d’origine et de culture française, et descendant d’artistes nourris de traditions classiques, il ne pouvait que suivre le sentier de ses aînés (Amstutz-Peduto, 2016, p. 46). L'image d'un patriarche très pieux et un cadre familial protestant marque son enfance. En 1900, il s'en va à Paris et se distancie quelque peu des idées religieuses et artistiques de son père (Amstutz-Peduto, 2016, p.47). Ce séjour va le détourner aussi de la vision artistique de son maître Eugène Burnand, chez qui il avait fait un séjour entre 1898 et 1899, près de Montpellier. A Paris, il suit des cours chez Jean-Léon Gérôme et Jacques-Émile Blanche à l’école des Beaux-arts et côtoie de nombreux artistes venant de milieux très différents du sien. Il découvre la peinture impressionniste et post-impressionniste, mais se rend aussi au Louvre pour étudier les grands maîtres italiens et français. En 1907, il revient en Suisse et s’installe à Saint-Blaise. Jusqu’en 1918, ses œuvres reflètent tantôt des inspirations impressionnistes, pointillistes ou un style renaissant, classique ou baroque (Amstutz-Peduto, 2016, p. 48, 50).

En 1912, il réalise sa première commande importante pour l'église catholique Saint-Paul de Lucerne, une crucifixion monumentale pour le maître-autel. Ce sont les prémices d'une période de plus de dix ans, durant laquelle, dès 1929, il se consacrera presque exclusivement à la création d'oeuvres d'art sacrées catholiques dans l'environnement artistique du Groupe de Saint-Luc (Amstutz-Peduto, 2016, p. 46, 47, 50, 51, 52). En 1918, Cingria avait consacré un article à Robert dans la revue Page d’Art, dans lequel il souligne les caractéristiques "romandes" et "latines" de l’œuvre du jeune artiste. En 1920, bien que protestant (il se convertira en 1940) (Amstutz-Peduto, 2016, p.47), son nom figure sur la liste des artistes publiée dans Le Catalogue illustré des travaux exécutés par les membres du Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice (Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice, [P. 3]). Dès le début des années trente, il travaille donc sur différents chantiers dirigés par des architectes de la Société : une première fois en 1930, pour la réalisation du chemin de croix de l’église de Tavannes, puis pour ceux des églises d’Ependes (1935) et d’Orsonnens (1936) et enfin pour celui du sanctuaire de Saint-Blaise (1939) (Amstutz-Peduto, 2016, p. 61, 62). En 1938, l’architecte phare du Groupe, Fernand Dumas, avec lequel il vient de travailler à Orsonnens, fait appel à lui pour l’ensemble de la décoration intérieure de la chapelle de la Béroche à Gorgier. Il y réalise également les verrières, expérience inédite pour lui dans le domaine du vitrail. En 1937, une monographie lui est consacrée dans la série lancée l’année précédente par le Groupe romand de Saint-Luc sur les artistes les plus emblématiques du mouvement de renouveau de l’art sacré en Suisse, intitulée "L’art religieux en Suisse romande" (Noverraz, 2022, p. 74). Il acquiert donc au fil de ses réalisations une vraie respectabilité au sein de la Société. Il continue à peindre des chemins de croix jusqu’en 1943, année où il réalise celui de l’église de Monfaucon. Durant les dernières années de sa vie, il revient à la peinture de chevalet.

Literatur

Amstutz-Peduto, S. (2016). Théophile Robert & la renaissance de l’art sacré / die Erneuerung der sakralen Kunst. Hauterive : Attinger, Luzern : Pro Libro.

Arni, J. (1939). La chapelle de la Béroche. Fribourg, Suisse : Librairies Saint-Paul.

Besson, M., Bouvier, J.-B., Cingria, A. (1937). Théophile Robert. Peintre religieux. Neuchâtel, Suisse : La Baconnière.

Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice. (1920). Catalogue illustré des travaux exécutés par les membres du Groupe de Saint-Luc et Saint-Maurice. Genève, Suisse : [s.n.].

Juillerat, A.-L., Combe, A., Glauser, D., Maillard, N., Piguet, C. (2011). Gorgier. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4a, p. 191). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Noverraz, C. (2022). Le Groupe de Saint-Luc (1919-1945) : E�x�p�r�e�s�s�i�o�n� �e�t� �q�u�êt�e� �d�’i�d�e�n�t�i�t�é �d�’u�n�e� �S�o�c�i�ét�é �a�r�t�i�s�t�i�q�u�e� �c�a�t�h�o�l�i�q�u�e� �d�a�n�s� �l�’E�u�r�o�p�e� �d�e l’entre-deux-guerres [thèse de doctorat inédite]. Université de Lausanne.