Sur un fond incolore entre deux piliers soutenant une architrave, deux soldats encadrent les armoiries de Glaris surmontées des armes du Saint-Empire et de la couronne impériale, présentés en pyramide. A gauche, un banneret en pied, vêtu d’une demi-armure et coiffé d’un casque à plumes, tient dans sa main gauche l’étendard de Glaris et de l’autre une hache. A droite, un hallebardier, portant une épée à sa ceinture, est coiffé d’un béret à plumes.
Au-dessus de l’arc, une scène narrative présente à droite, un homme à cheval, casqué et portant une épée à sa ceinture. Il tient une palme dans sa main gauche et salue une foule le regardant. Il s’apprête à plonger dans un gouffre présent à ses pieds, d’où sort des volutes de fumée et des flammes.
En bas, sur un soubassement, des jeunes enfants nus vus de dos encadrent un cartouche avec une inscription et la date.

Moyen. Une lacune, un éclat, plusieurs fentes et la grisaille en partie abrasée sur la partie droite.

Ce vitrail aux armes de Glaris a été exécuté à la fin du XIXe siècle par le peintre verrier munichois Otto Lehmann, sur la base d’un dessin de Daniel Lindtmayer le Jeune datant de 1581 et publié dans l’ouvrage en deux volumes de Friedrich Warnecke édité en 1880 et 1883 (Warnecke, 1883, Tab. 16) réunissant des dessins héraldiques de la Renaissance. La plupart des ateliers de verriers de cette époque possédaient ces livres. Ce dessin est aujourd’hui conservé au Kupferstichkabinett de Berlin (Thöne, 1975, p. 170, ill. 131, p. 349).

La Confrontation du présent vitrail avec le dessin de Lindtmayer le Jeune montre que Lehmann a fait une copie à l’identique, à l’exception de détails, principalement l’inscription qui est dans le cartouche. Lehmann ajoute aux côtés de la date la mention du canton de Glaris, ainsi que le monogramme de Daniel Lindtmayer.

La scène figurée dans les écoinçons relate un épisode de la mythologie romaine. Vers 362 av. J.-C., un homme sur sa monture, Marcus Curtius, s’apprête à plonger dans un gouffre qui s’était ouvert sur la place du Forum à Rome et menait directement aux Enfers. Ce gouffre s'était formé car les Romains avaient oublié d'accomplir un sacrifice envers les morts. Les devins déclarèrent que le gouffre ne se refermerait jamais tant que le bien le plus précieux de Rome n'y serait pas jeté. Affirmant que rien n'était plus précieux qu'un citoyen courageux, Curtius sauta, armé et à cheval, dans le gouffre, qui se referma immédiatement. L'endroit fut ensuite recouvert d'un étang, connu sous le nom de Lacus Curtius, qui s’est asséché au 1er siècle avant notre ère (Britannica, 2016). L’histoire de la dévotion de Marcus Curtius a été racontée par Tite-Live dans le livre VII de “L’Histoire romaine” (Tite-Live, 366 à 342 av. J.-C.).