Vitrail rectangulaire représentant l’allégorie de la Fortune, déesse de la chance, dans un cadre architectural composé de deux piliers soutenant un entablement. Elle est représentée sous les traits d’une figure féminine nue avec une longue chevelure ondulée et un collier, portant une voile gonflée, debout sur un poisson. A sa gauche figurent la devise et les armoiries du donateur, surmontées d’un heaume empanaché et d’un protomé de cygne. Dans la partie inférieure se trouve un cartouche comportant une inscription du donateur.

Vitrail monté dans un cadre rectangulaire de bois moderne, quelques plombs de casse.

Le vitrail a été donné en 1607 par Heinrich Hössli en tant qu’ancien bailli de Sargans (SG) et vice-landamman de Glaris (GL), fonction qu’il a occupée en 1607 et 1620. Le don du panneau atteste sans doute de sa nouvelle fonction de vice-landamman. Les armoiries permettent de le rattacher à l’ancienne famille glaronnaise de Hösli. La devise qui peut être traduite comme “Plein de bonheur avec joie” (Fol, 1876, p. 395) inscrite entre l’allégorie et l’écu pourrait être celle de sa famille.
Un vitrail armorié issu de la collection du Dr. Kurt Brunner-Haus Im Sand à Saint-Gall porte des armoiries similaires et a été donné en 1595 par Ulrich Hösli et Fridolin Gallati de Quarten (SG) (Klöti-Grob, 1967, p. 2-3).

L’allégorie de la Fortune accompagne souvent l’écu armorié du donateur dans les vitraux héraldiques. Sur le présent panneau, plutôt que de se tenir sur un globe, elle est figurée debout sur une créature aquatique qui évoque le contexte marin dans lequel s’inscrit habituellement sa représentation. Cet étrange poisson (peut-être une baleine ?) crachant deux filets d’eau au-dessus de sa tête apparaît également sous les pieds de l’allégorie dans un carton de 1628 aux armes de Hans Heinrich Lochmann, conservé au Musée national suisse à Zurich (LM-25649 ; https://sammlung.nationalmuseum.ch/de/list/collection?searchText=fortuna&detailID=100190243). La présence de la Fortune aux côtés de l’écu du donateur peut être comprise en relation avec son activité professionnelle liée à la justice, mentionnée dans l’inscription de la partie inférieure du panneau. Elle agit ainsi comme un symbole de la puissance supérieure divine et du destin.

Le peintre verrier et la localisation d’origine du vitrail ne sont pas identifiés. En l’absence de thème religieux, le panneau était probablement destiné à orner les baies d’un édifice public, tel qu’une maison de tir, un hôtel de ville ou encore une auberge.

Ce vitrail provient de la collection du Musée Fol (Fol, 1876, p. 395, n° 39897), rassemblée par Walther Fol.

Cité dans :

• Fol, 1876, p. 395, n° 3989.