Ce panneau rectangulaire géométrique est composé de différents morceaux de verre de formes variées sur lesquels sont représentés divers motifs géométriques.
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Ce panneau rectangulaire géométrique est composé de différents morceaux de verre de formes variées sur lesquels sont représentés divers motifs géométriques.
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Verre
Verre transparent et verre peint coupés et collés, verre gravé au jet de sable et à l’acide
Bon. Quelques traces de colle apparaissent au recto et au verso.
Ce panneau en verre rectangulaire est une donation faite au Musée d’art et d’histoire de Genève en 1996 par Judith Nobile. De style art déco, il a probablement été réalisé dans les années 1910-1930 par un artiste ou un atelier qui n’est pas identifié mais qui pourrait éventuellement provenir de Paris où est né l'art Déco en 1925 avec l'Exposition Internationale des Arts décoratifs et industriels.
Conçu sans plomb, c’est une combinaison de morceaux de verre de différentes formes collés bord à bord sur un panneau en verre transparent. Certains sont gravés au jet de sable ou à l’acide. Différents motifs ont été peints au verso avec une peinture argentée donnant au recto l’illusion de verre miroir et un effet de profondeur.
Cette expérimentation n’est pas sans rappeler la technique novatrice imaginée par l’artiste genevois Alexandre Cingria aux côtés du maître-verrier fribourgeois Herbert Fleckner quelques années plus tard, pour pallier à la difficulté de se procurer des baguettes de plomb durant la Seconde Guerre mondiale. Elle consiste à se passer du traditionnel réseau de plomb en plaçant les pièces de verre entre deux vitres transparentes, auxquelles elles adhèrent lors de la cuisson. Ces plaques sont ensuite peintes au recto et au verso avec du jaune d’argent et de la grisaille, ce qui permet d’obtenir des jeux de profondeur et une densité surprenante malgré la bidimensionnalité du support, alors que d’autres détails sont gravés à l’acide. D’après un article rédigé à ce sujet par le Père Maurice Moullet en 1947, l’artiste aurait mis plusieurs années à mettre au point cette technique, résolvant un problème qui l’habitait depuis longtemps d’obtenir une composition qui ne serait pas assombrie par la présence des plombs ou du béton, dans le cas de la dalle de verre (Moullet, 1947, p. 5). L’artiste profite des nouvelles possibilités offertes par ce procédé en jouant sur l’assemblage des couleurs posées les unes à côté des autres, à l’instar d’une mosaïque. Elle a été reprise par Emilio Beretta, gendre de Cingria, et par Albert Chavaz pour un Chemin de croix, notamment à l’église du Petit-Lancy à Genève (voir par exemple GE_105.12).
La présente oeuvre est une expérimentation technique qui va dans le même sens que ce que développera plus tard Cingria et le verrier Fleckner néanmoins avec une différence importante : elle ne semble pas avoir été conçue pour recevoir une lumière translucide.
Musée Ariana, Genève
Judith Nobile (donatrice)
Judith Nobile, jusqu’en 1996 · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève
Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.
Moullet, M. (1947, 11 janvier). Une invention dans l’art du vitrail : A propos des nouvelles verrières d’Alexandre Cingria au sanctuaire de N-D des Marches. La Liberté, 5. https://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19470111-01.2.40&e=-------de-20--1--txt-txIN-Une+invention+dans+l’art+du+vitrail-------0-----