Sur un fond damassé bleu, saint Martin à cheval découpe son manteau rouge à l'aide de son épée pour en donner une partie au mendiant agenouillé devant lui sur un sol végétal vert. Barbu et à la chevelure grise, il lui tend sa main droite tout en le regardant. La scène est placée sous un arc en anse de panier de style Renaissance, soutenu par des piliers à chapiteaux ioniques. Les écoinçons au-dessus de l’arcature sont décorés de volutes.

Bon (restauré). Ancienne restauration, taches de peinture blanche sur le recto, plusieurs fentes, corrosion du plomb en bas du cadre, repeint par endroits.

Ce vitrail figurant l’épisode du partage du manteau par saint Martin date de la seconde moitié du XIXe siècle, contrairement à ce qu’indique la date figurant dans un cartouche. En 1938, Deonna pensait déjà que ce vitrail était moderne (Deonna, 1938, p. 175). Son auteur n’a pas pu être identifié.

Il emprunte la composition traditionnelle des anciens “vitraux suisses”  très courants dès la fin du XVe siècle figurant une scène principale sous un encadrement architectural avec des colonnes soutenant un arc et un cartouche comportant une inscription.
Au cours du XVIe, il existe plusieurs verrières illustrant ce thème du partage du manteau, comme le vitrail aux armes de Schwyz de Carl Egeri datant de 1557 pour le cloître de Muri (Hasler, 2002, p. 218) ou une verrière d’auteur inconnu datant de 1507, aujourd’hui à l’église Saint-Martin de Kirchberg (BE_1226) (Hasler & Keller, 2016). Pour le panneau de l’Ariana aucun modèle précis n’a pu être identifié, mais des liens de parenté avec différents vitraux et projets ont pu être établis. Pour la composition générale, il semble que le peintre verrier se soit inspiré du panneau de Muri, particulièrement pour celle du cheval qui est une copie exacte. Il devait également connaître le dessin à la plume du cercle de Hans Holbein le Jeune, datant vers 1525, du Kunstmuseum de Bâle (inv. U.II.30), reprenant presque littéralement le pauvre agenouillé au pied du cheval, mais de manière inversée. Quant au saint, il a pu s’inspirer de celui figuré sur le vitrail aux armes d’Uri pour le cloître de Wettingen, réalisation d’un atelier zurichois dans le cercle de Hans Leu le Jeune, datant vers 1519 (Hoegger, 2002, p. 309).