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GE_2164: Crucifixion et Déposition
(GE_Geneve_Ariana_GE_2164)

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Titel

Crucifixion et Déposition

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Herstellungsort
Datierung
vers 1250
Masse
62 x 57 cm (en lumière) ; 59 x 52.5 cm (en lumière)

Ikonografie

Beschreibung

Panneau composite rectangulaire représentant sur un fond bleu uni le Christ en croix avec un nimbe crucifère, au centre d’un médaillon bordé de filets rouge et blanc perlé avec des motifs ornementaux dans les quatre écoinçons. A gauche, la Vierge Marie tient le bras pendant du Christ, tandis qu’un homme (Joseph d’Arimathie ?) soutient son buste. Dans la partie droite, un homme s'apprête à décrocher la main du Christ en se servant d'un bâton, accompagné d’un ange qui regarde et pointe du doigt la bordure. L’extrémité droite est composée de nombreuses pièces de remplois disparates. Dans les deux cantons supérieurs de la croix sont représentés la lune et le soleil.

Iconclass Code
24A · die Sonne als Himmelskörper
24B · der Mond als Himmelskörper
73D711 · Christus wird vom Kreuz abgenommen (ein Arm ist noch ans Kreuz genagelt)
Iconclass Stichworte
Inschrift

Aucune

Signatur

Aucune

Technik / Zustand

Erhaltungszustand und Restaurierungen

Surface et grisaille fortement abrasées, peu de fentes, quelques éclats, marques de corrosion, nombreux compléments de verres anciens et modernes de provenances diverses, nombreux plombs de casse.

Technik

Vitrail au plomb, verre incolore et coloré, grisaille

Entstehungsgeschichte

Forschung

Ce vitrail fait partie d’un ensemble de vingt-trois panneaux connus à ce jour, provenant de l’église Saint-Ferréol à Saint-Fargeau, dans l’Yonne en France. Malgré l’état fragmentaire et fortement remanié du groupe, les différents épisodes illustrés peuvent être rattachés à des thèmes christologiques qui s’articulent autour de la Passion du Christ, de la Vie de la Vierge et du Jugement dernier, ou hagiographiques, essentiellement centrés sur les saints Pierre, Paul, Blaise, François et Vincent.
Le présent vitrail du Calvaire faisait à l’origine partie d’une baie dédiée à la Passion, tout comme les épisodes du Lavement des pieds (GE_2157), du Baiser de Judas (GE_2162) et de la Flagellation du Christ (GE_2163). Les nombreuses traces de réparation, de remaniements et les singularités iconographiques ont amené Raguin (1985, p. 71 et 73) à envisager cette verrière comme un assemblage, combinant les scènes de la Crucifixion et de la Déposition. Ces deux épisodes apparaissent souvent séparément dans les baies de la Passion, comme à Bourges ou à Chartres. Selon elle, cette fusion pourrait être le résultat d’une intervention du XVe siècle, vouée à conserver ces deux panneaux alors fragmentaires, tout en gardant un maximum de cohérence (Raguin, 1985, p. 71). Selon Lafond (1948, p. 125), l’ange inséré à droite pourrait provenir d’un vitrail disparu de l’Annonciation, placé à l’origine dans la baie consacrée à la Vie de la Vierge. Compte tenu du geste qu’il effectue avec la main, il devait se tenir dans la partie gauche de la verrière, tandis que la Vierge Marie devait se tenir à droite (Raguin, 1985, p. 73).
Dans leur composition d’origine, chaque niveau de la baie de la Passion pouvait comporter un médaillon circulaire encadré de deux demi-cercles bordés de filets rouge et blanc perlé et étaient rattachés entre eux par des fermaillets composés d’un anneau jaune et d’un cercle bleu peints à la grisaille. Les intervalles entre les médaillons semblaient décorés de losanges bleus ornés de roses (Lafond, 1948, p. 125).

Cet ensemble, au travers de son iconographie et de son style, peut être rattaché à la production verrière du XIIIe siècle en Bourgogne et se présente, malgré son état partiel, comme un exemple remarquable (Raguin, 1985, p. 73 et p. 77). L’exécution des vitraux a probablement été commandée à l’atelier itinérant de peintres verriers, nommé « atelier de l’Apocalypse » par Raguin (1982, p. 59-60), d’après son cycle le plus connu. Celui-ci semble avoir également oeuvré à la réalisation des verrières du choeur de la cathédrale d’Auxerre entre 1235 et 1245, puis du choeur de l’église Saint-Julien-du-Sault, peu avant 1250, avant de travailler à Saint-Fargeau (Raguin, 1985, p. 70). Cette attribution est convaincante au vu des similitudes entre ces cycles.
Dans un article de 1986, Caviness effectue un rapprochement entre le groupe fargeaulais et un panneau représentant un homme fuyant un dragon provenant de Mantes, conservé depuis 1919 au Rhode Island School of Design Museum. Les verrières présentent un style analogue (angularité et rigidité des drapés, raideur des personnages) et sont bordées de filets et de fermaillets similaires (Caviness, 1986, p. 132). Les relations suggérées par Raguin (1985, p. 73) entre les ateliers de Saint-Fargeau et de Bourges pourraient ainsi être étendues à Mantes (Caviness, 1986, p. 132). Ces rapprochements stylistiques entre des lieux de production autant éloignés peuvent être appréhendés au travers des liens étroits évoqués par Raguin (1982, p. 59-60) entre les créations de l’atelier bourguignon et les manuscrits produits à Paris, notamment l’évangéliaire de la Sainte-Chapelle.

Ces verrières ont probablement été réalisées vers 1250 pour orner les baies du choeur de l’église Saint-Ferréol à Saint-Fargeau, datation appuyée par l’achèvement de l’édifice aux alentours de 1255. Lors de la reconstruction du bâtiment au XVe siècle, les panneaux alors endommagés (peut-être au cours du conflit entre les Bourguignons et les Armagnacs, durant la première moitié du XVe siècle ?) ont été retaillés, remployés et complétés par des verres du XVe siècle afin de conserver une cohérence et d'être réinsérés dans les lancettes centrale et de gauche de l’abside nouvellement construite. Des observations effectuées au XIXe siècle témoignent de leur présence dans ces baies, sans preuve d’autres changements avant 1876 (Raguin, 1982, p. 64, 70, 71). C’est à cette date que trois nouvelles verrières pour le choeur sont commandées au peintre verrier parisien Édouard Didron (1836-1902) qui effectue la dépose de l’ensemble médiéval (Lafond, 1988, p. 146-147). Bien que les panneaux soient restés entreposés à Saint-Fargeau jusqu’en 1884 (Pélissier, 1980, p. 79, cité dans Raguin, 1985, p. 72 ; Aballéa, 2018, p. 231), il semblerait qu’à la suite des travaux, Didron en soit devenu implicitement propriétaire, comme il en était souvent d’usage (Raguin, 1985, p. 72 ; CVMA, 1986, p. 202). Entre 1877 et 1885, les panneaux les moins complets ont été remontés et réarrangés à l’aide de fragments anciens de Saint-Fargeau et d’ailleurs, sans doute par Didron lui-même (Raguin, 1985, p. 73 ; Perrot, 1998, p. 241).

Parmi les vingt-trois verrières conservées jusqu’à nos jours, vingt d’entre elles se trouvent aujourd’hui au Musée Ariana à Genève. Une représentation du Dernier repas est conservée dans la collection Pitcairn du Glencairn Museum en Pennsylvanie (Hayward & Cahn, 1982, p. 211-212, n° 81), une autre avec des apôtres en buste tenant des livres est au Wellesley College Museum dans le Massachusetts (Caviness, 1985, p. 61) et une dernière illustrant l’Assomption de la Vierge Marie (?) a été identifiée dans les collections de l’Instituto Cultural Helenico de Mexico (Perrot, 1998). Alors que Lafond (1948, p. 115) a faussement estimé que les vitraux avaient été achetés lors de la vente de la collection Vincent en 1891, Lapaire a pu affirmer qu’ils ont été acquis par Gustave Revilliod en 1885 par l’intermédiaire de Jean-Charles Töpffer (1832-1905), qui avait auparavant proposé à la vente une sélection de l’ensemble au Musée de Cluny, sans succès (Lapaire, 1980, cité in Raguin, 1985, note 19 ; Aballéa, 2018, p. 227, note 1). D’après Perrot (1998, p. 240-241), plusieurs panneaux provenant de l’Yonne faisaient également partie de la collection Engel-Gros (cf cat. 1922, p. 5-9) avant d’être dispersés à la suite de la vente de 1922.

Cité dans :

  • Sidler, 1905, p. 103, n° 83.

  • Deonna, 1938, p. 173, n° 78.

  • Lafond, 1948, p. 118-119, n° 78.

  • Pélissier, 1980, p. 81.

  • Loche, 1982, p. 166-167, n° 72.

  • Raguin, 1982, p. 60-67.

  • Raguin, 1985, p. 70-81.

  • CVMA, 1986, p. 202-203.

  • Lafond, 1988, p. 146-147.

  • Perrot, 1998, p. 240-243.

Datierung
vers 1250
Zeitraum
1250 – 1255
Eingangsdatum
1890
Schenker*in / Verkäufer*in

Gustave Revilliod, Genève (donateur)

Ursprünglicher Standort
Herstellungsort
Eigentümer*in

Musée Ariana, Genève

Vorbesitzer*in

Édouard Didron, 1877-1884 (Paris) (?) · Jean-Charles Töpffer, jusqu’en 1885 (Paris) · Gustave Revilliod, jusqu’en 1890 (Genève) · Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève

Inventarnummer
AD 8667

Bibliografie und Quellen

Literatur

Les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes. (1986). Paris : Ed. du Centre national de la recherche scientifique.

Aballéa, S. (2018). Un vitrail de Saint-Fargeau et l’illustre “tête” Gérente”. In D. Buyssens, I. Naef Galuba & B. Roth-Lochner (Dir.), Gustave Revilliod [1817-1890] un homme ouvert au monde (p. 227-231). Genève : Musée Ariana.

Catalogue des vitraux anciens français, allemands, suisses et divers des XIIIe, XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècles composant la collection Engel-Gros et dont la vente aura lieu à Paris Hôtel Drouot, salle no 9, le jeudi 7 décembre 1922 à deux heures. (1922). Paris : Impr. G. Petit.

Caviness, M.H. (1985). Stained glass before 1700 in American collections : New England and New York. Washington : National Gallery of Art.

Caviness, M.H. (1986). A man with a Dragon from One of the Tribune Oculi of Mantes. Gesta, 25(1), 127-134.

Deonna, W. (1938). Catalogue du Musée Ariana (Fondation G. Revilliod). Genève : Ville de Genève.

Hayward, J. & Cahn, W. (Dir.). (1982). Radiance and reflection : medieval art from the Raymond Pitcairn Collection. New York : The Metropolitan Museum of Art.

Lafond, J. (1948). Les vitraux français du Musée Ariana et l'ancienne vitrerie de Saint-Fargeau (Yonne). Genava, *26*, 115-132.

Lafond, J. (1988). Le vitrail : origines, techniques, destinées. Lyon : La Manufacture.

Loche, R. (1982). Sauver l'art ? : conserver, analyser, restaurer : [exposition] Musée Rath, Genève, 18 mars 16 mai 1982. Genève : Ed. du Tricorne.

Perrot, F. (1998). Un panneau de la vitrerie de Saint-Fargeau (Yonne) à Mexico. Gesta, 37(2), 240-243.

Pélissier, R. et S. (1980). L'ancienne vitrerie du XIII siècle de l'église de Saint-Fargeau. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 112, 71-84.

Raguin, V.C. (1982). Stained glass in thirteenth-century Burgundy. Princeton : Princeton Univ. press.

Raguin, V.C. (1985). The Thirteenth-Century Glazing Program of Saint-Fargeau (Yonne). In M.H. Caviness & T. Husband, [Studies on medieval stained glass] : selected papers from the XIth International Colloquium of the Corpus Vitrearum, New York, 1-6 June 1982 (p. 70-81). New York : The Metropolitan Museum of Art.

Sidler, G. (1905). Catalogue officiel du Musée de l'Ariana. Genève : Ville de Genève/Atar.

Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.

Ausstellungen

18.03.1982 – 16.05.1982, Sauver l'art ? : conserver, analyser, restaurer, Musée Rath, Genève
15.11.2024 – 02.11.2025 : Post tenebras lux. Les vitraux du Musée Ariana, Musée Ariana, Genève

Bildinformationen

Name des Bildes
GE_Geneve_Ariana_GE_2164
Fotonachweise
© Musée Ariana, Ville de Genève / Photo : Cyrille Girardet & Helder Da Silva
Aufnahmedatum
2024
Eigentümer*in

Musée Ariana, Genève

Inventar

Referenznummer
GE_2164
Autor*in und Datum des Eintrags
Aude Spicher 2024