Ce vitrail ornemental a été catalogué par Sidler (1905, p. 102), puis Deonna (1938, p. 13) comme formant un ensemble avec le trilobe (GE_2112), également conservé au Musée Ariana à Genève.

Le peintre verrier et la localisation d’origine de ces vitraux ne sont pas connus. Au vu de leur format, ils étaient à l’origine probablement insérés dans les remplages au sommet des baies d’une église non identifiée.

De nombreux éléments ornementaux, telles que ceux-ci, ont vu le jour dans la production verrière médiévale. S’ils sont peu nombreux à avoir survécus jusqu’à nos jours, c’est d’une part parce que les verrières figuratives leur ont été préférées par la suite et d’autre part car le verre incolore qui les constitue, par altération, a fréquemment pris des teintes brunâtres, obscurcissant les intérieurs (Bergmann, 2006, p. 62). Leur disparition rend les comparaisons difficiles, si bien qu’il n’est à ce jour pas toujours aisé d’estimer l’aire géographique dans laquelle évoluaient les ateliers qui les concevaient.

Le panneau ornemental (GE_2112) avec lequel il forme un ensemble présente des similitudes du point de vue des couleurs et des motifs avec un quadrilobe et un trilobe datés vers 1348 (VMR_205 et VMR_206), conservés au Vitromusée Romont. Ces vitraux ornementaux, décorés de feuilles de chêne et d’une fleur en leur centre, allaient à l’origine de paire avec les verrières figuratives de l’ancienne chapelle de Saint-Jean-Baptiste de la Collégiale de Romont (Kaiser, 2006). Des rapprochements stylistiques ont été effectués entre les ornements des remplages de Romont et ceux de la chapelle Sainte-Catherine de la cathédrale de Strasbourg, exécutés vers 1340 (Beyer, 1986, p. 505-543). La même chose pourrait être dite au sujet du trilobe de l’Ariana, à la différence que les feuilles de chênes ne se développent pas à l’extrémités de rameaux, mais directement depuis la fleur centrale. Le présent panneau, ne comporte cependant pas de similitudes avec les verrières de Romont ou de Strasbourg qui nous sont parvenues.

Ce vitrail provient de la collection constituée par le marchand de soie de Constance Johann Nikolaus Vincent (1785-1865) de 1816 jusqu’à sa mort. Il a été acheté en 1891 lors de la vente publique de la collection Vincent.

Cité dans :

• Rahn, 1890, p. 187, n° 2-3 ; remarques : “18 gothische Maaswerkfüllungen” et “17 gothische Maaswerkfüllungen.”

• Sidler, 1905, p. 102, n° 66-67 ; remarque : "Ornements gothiques."

• Deonna, 1938, p. 13, n° 25-26.