Le prophète Isaïe voilé est présenté de trois quart en buste. Chauve, il porte une grande barbe, une croix à longue hampe se dressant à sa droite.
Aucune
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Le prophète Isaïe voilé est présenté de trois quart en buste. Chauve, il porte une grande barbe, une croix à longue hampe se dressant à sa droite.
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Bon. Quelques petites lacunes de béton et quelques pièces de verre présentent de petits éclats.
Dalle de verre, béton
Cette dalle de verre réalisée en 1952 par l’atelier Wasem à Veyrier (GE) est l’oeuvre de Jacques Wasem, fils de Charles. Selon son auteur, il s’agit de sa première oeuvre exécutée en dalle de verre taillée par lui-même.
La dalle de verre voit le jour à la fin des années 1920 en France. Sa première apparition en Suisse a lieu en 1935, à l’église Saint-Michel de Sorens en Gruyère, par le biais de l’artiste genevois Alexandre Cingria qui en fait une utilisation pionnière dans différents lieux de Suisse romande dans le cadre de ses réalisations au sein du Groupe de Saint-Luc. Il pratique régulièrement cette technique jusque dans les dernières années de sa vie, travaillant essentiellement avec l’atelier Gaudin, avant de faire ses propres expérimentations pour la chapelle de l’Université Miséricorde à Fribourg en 1942 (Noverraz, Sauterel & Wolf, 2021, p. 52). A Genève, elle apparaît peu de temps après, par le biais de l’artiste André Christen, pour une oeuvre réalisée au temple de Cologny (GE_09.01) en collaboration avec l’atelier parisien Auguste Labouret.
Il faut attendre le début des années 1950 pour voir apparaître en Suisse les premiers ateliers capables de travailler cette technique. L’atelier lausannois Chiara fait une première expérience en 1949 pour Paul Monnier à l’église de Collombey en Valais. Un autre atelier vaudois du nom d’Aubert & Pitteloud (d’anciens employés de Chiara) réalisent dès 1951 leur première commande de vitrail en dalle de verre pour l’architecte jurassienne Jeanne Bueche à la chapelle de Montcroix à Delémont et trois ans plus tard exécutent les oeuvres verrières de Fernand Léger à l’église de Courfaivre. Dans le canton de Fribourg, l’atelier d’Herbert Fleckner ouvre aussi une section consacrée à cette nouvelle technique et confie ce travail à son nouvel apprenti, Michel Eltschinger qui développe sa propre technique (Noverraz, Sauterel & Wolf, 2021, p. 57-58). Il travaille la dalle de verre pour de très nombreux artistes jusqu’à la fin de sa vie. Contrairement à leurs confrères qui commandent leurs dalles de verre, Wasem père et fils les fabriquent eux-mêmes dans un four construit de leurs mains et réalisent des vitraux en dalle de verre autant dessinés par eux-mêmes que par d’autres artistes.
Ce premier essai réalisé par Jacques Wasem rappelle l’approche de Cingria pour le cycle verrier de l’église Notre-Dame des Alpes à Saint-Gervais-le-Fayet, en France voisine, où l’artiste avait réalisé en 1936 une centaine de panneaux, dont une trentaine avec des personnages, tous en dalle de verre. C’est pour ce lieu que l’artiste avait pleinement saisi l’étendue des possibilités offertes par cette technique. Non seulement il avait su diversifier la largeur du béton, mais il avait surtout saisi que celui-ci pouvait devenir un élément à part entière de sa composition (Noverraz, Sauterel & Wolf, 2021, p. 53- 54). Bien que Wasem choisisse des pièces de verres globalement plus grandes, il utilise le béton de la même manière que Cingria, l’intégrant pleinement à son dessin.
En 1952, Wasem réalise pour la chapelle du cimetière des Rois à Plainpalais (GE) un vitrail au plomb présentant le prophète Isaïe en pied (GE_72.02). Pour ce premier essai en dalle de verre, il reprend le buste du prophète de Plainpalais ainsi que la croix tout en simplifiant la composition pour l’adapter à la technique de la dalle de verre. Quant aux coloris, il s’inspire de ceux utilisés pour son vitrail, particulièrement pour la tête tout en les nuançant pour apporter plus de contraste à sa dalle de verre. Il utilise principalement des tons chauds (ocre) pour l’arrière-plan de la figure alors que sur le vitrail se sont les coloris froids qui dominent (vert, violet).
Jacques Wasem, Veyrier (vendeur)
Musée Ariana, Genève
Provient de la collection de vitraux du Musée d’art et d’histoire de Genève
Aballéa, S. (2010). Jacques Wasem. In K. Tissot (Dir.) Artistes à Genève de 1400 à nos jours (p. 638). Genève : L'APAGe/Notari.
D., R. (1952, 11 novembre). Charles et Jacques Wasem, verriers. Tribune de Genève. Archives du Musée Ariana.
Fiette, A. [et al.] (2010). Décor, design et industrie : les arts appliqués à Genève, [Exposition, Musée d'art et d'histoire de Genève, du 15 octobre 2010 au 1er mai 2011], Paris, Genève, Somogy, Musée d'art et d'histoire (504).
Noverraz, C., Sauterel, V. & Wolf, S. (2021). De béton et de verre. La dalle de verre et ses premières utilisations en Suisse. Monuments vaudois, 11, 50-59.
Anthonioz, S. (Dir.). (2025). Post Tenebras Lux. La collection de vitraux du Musée Ariana. Genève : Éditions Georg.
01.01.2009 – 14.03.2009 : Du sable à la lumière – Charles et Jacques Wasem, deux générations de verriers, La Mansarde, Veyrier
15.10.2010 – 01.05.2011 : Décor, design et industrie. Les arts appliqués à Genève, Musée d'art et d'histoire, Genève
15.11.2024 – 02.11.2025 : Post tenebras lux. Les vitraux du Musée Ariana, Musée Ariana, Genève
Musée Ariana, Genève