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KF_285: Sainte Cène (première scène depuis le haut du vitrail de saint Jean)
(FR_Romont_VCR_KF_285)

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Titel

Sainte Cène (première scène depuis le haut du vitrail de saint Jean)

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Datierung
1941
Masse
173 x 120 cm
Standort
Lage
Nef, fenêtres hautes, partie supérieure de la fenêtre de Jean
Inventar

Ikonografie

Beschreibung

Au centre, le Christ, les yeux clos, est assis à une table et lève sa main gauche alors que la droite est posée sur la table, garnie d’un pain et d’un verre de vin. Il est entouré de cinq disciples assis comme lui, qui le regardent, à l’exception de Judas, à droite, la tête baissée et les yeux clos, tenant une bourse dans sa main gauche. L’apôtre à gauche porte sa main gauche à son coeur. Saint Jean, à droite du Christ, pose sa tête sur son épaule. Les personnages sont tous auréolés, sauf Judas, et la scène se déroule dans une pièce dont l’architecture est suggérée dans la partie haute.
Les codes correspondant aux couleurs des verres sont indiqués sur le carton ainsi que des indications concernant les nuances des teintes.

Iconclass Code
11D3341 · Christus mit Johannes dem Evangelisten an seiner Brust: Johannesminne, Christus-Johannes-Gruppe
73D24 · das Abendmahl (generell) (Matthäus 26:21-35; Markus 14:18-31; Lukas 22:3, 22:15-23; Johannes 13:21-38)
Iconclass Stichworte
Inschrift

Die Gläser mit X sind / auszusuchen (en haut à gauche)

Signatur

Aucune

Technik / Zustand

Erhaltungszustand und Restaurierungen

Déchirure en haut à gauche, taches, trous de punaises

Technik

Aquarelle, fusain, crayon, gouache

Entstehungsgeschichte

Forschung

Ce carton en noir et blanc à l’échelle 1:1 est le projet définitif pour la première scène depuis le haut du septième vitrail à gauche de la nef de l’église Saint-Pierre de Fribourg, consacré à saint Jean l’évangéliste. Elle est tirée de l’évangile de Matthieu (Mat 26:26-29) ou de celui de Marc (Ma 14:22-26) ou Luc (Lc 22:14-20).
Les seize vitraux de la nef sont l’oeuvre de l’artiste Jean-Edouard de Castella et de l’atelier fribourgeois A. Kirsch & Cie (Arnaud et Pajor, 2008, p. 54-62).

L’église Saint-Pierre de Fribourg représente l’un des chantiers les plus importants pour le renouveau de l’art sacré dans le canton de Fribourg. Elle est construite entre 1928 et 1931 par l’architecte fribourgeois Fernand Dumas, membre phare du Groupe de Saint-Luc, gagnant d’un concours lancé en 1924 (Lauper, 2008a, p. 12, 19).
Le 27 mai 1931, dès la fin de sa construction, un concours est lancé pour sa décoration, véritable entreprise qui rassemble un grand nombre d’artistes et dont l’achèvement prendra plus de vingt ans (Lauper, 2008b, p. 27). Plusieurs membres du Groupe de Saint-Luc y prennent part, dont l’artiste toscan Gino Severini, et plusieurs artistes fribourgeois affiliés à la SPAS (Rudaz, 2008a, p. 32-33). C’est Severini qui est choisi pour la décoration générale de l’édifice. Mais dès le début, la collaboration avec la paroisse est difficile, et celle-ci cherche à limiter son mandat. Severini aurait voulu que ce soit Alexandre Cingria qui réalise les vitraux, mais les maquettes pour la mosaïque du retable de la chapelle du Christ-Roi que ce dernier présente en 1932 déplaisent (Rudaz, 2008b, p. 41). La paroisse confie donc le grand cycle des verrières de la nef à l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella, qui s’était spontanément proposé (Corpataux, Jordan, 1938). Le Conseil de paroisse invoque le manque de ressources et la promesse de dons liés au choix d’un artiste local. Fin 1938, l’artiste avait proposé, avec l’atelier Kirsch et Fleckner, d’offrir un vitrail (Castella et Kirsch, 1938), alors qu’un second le serait par sa parenté (Castella, 1938b). Le Fribourgeois Gaston Thévoz avait souhaité envoyer à la paroisse des croquis et un devis pour ces fenêtres et avait également proposé de donner un vitrail (Thévoz, 1938), mais son offre arrivait trop tard. Severini, qui déplore le choix de Castella, avec lequel il avait déjà dû collaborer à Semsales et dont il n’avait pas hésité à critiquer les qualités artistiques, le qualifiant de “peintre médiocre” (Radin, 2011, p. 32-33), demande à ce que seuls les deux vitraux offerts lui soient confiés et qu’ils soient placés dans la tribune où ils seront moins visibles (Severini, 1939). Mais la paroisse a déjà donné son accord à Castella, qui profite de la guerre et de l’absence de Severini pour concrétiser la réalisation de l’ensemble des verrières (Rudaz, 2008b, p. 39-42).
L’artiste réalise les vitraux en quatre étapes, de 1941 à 1945, qui dépendent des dons reçus par la paroisse. La dépense totale des vitraux se monte à 40’000 francs, couverte par différents bienfaiteurs (personnalités et familles locales), dont les armoiries se retrouvent au bas des vitraux (Arnaud et Pajor, 2008, p. 59-61).
La verrière consacrée à Jean l’évangéliste fait partie des quatre premiers vitraux réalisés, posés en septembre 1941. Les réactions sont unanimes et la presse élogieuse, tous admirant “les scènes heureusement choisies et les coloris riches et chatoyants” (Corpataux, 1941a), ainsi que le travail minutieux accompli par l’atelier Kirsch (Corpataux, 1941b).

Bien que le programme iconographique n’ait pas fait l’objet de discussions approfondies entre le Conseil de paroisse et l’artiste, chacune des seize verrières de la nef, comme l’avait suggéré Castella dès le début du projet (Corpataux, Jordan, 1938), illustre la vie d’un apôtre ou d’un évangéliste, en quatre épisodes tirés des Actes des apôtres et de la Légende dorée. Castella choisit pour ces scènes narratives une représentation superposée à lecture descendante, sans bordure décorative, dépeignant des silhouettes sur un fond coloré. Les rouges et les bleus dominent la palette de couleurs des premières verrières. Dès ses premiers dessins, Castella n’hésite pas à se détourner des teintes convenues pour les chairs, celles-ci étant, comme tout détail de son dessin, au service de la physionomie colorée de l’ensemble.
Au début du travail de Castella, il est question que huit sujets figurent sur chaque verrière (Castella, 1938a), avant de finalement opter pour quatre scènes suivant l’avis de Mgr Besson et Severini (Castella, 1940a). Ce choix permet d’assurer “la visibilité des scènes” (Castella, 1940b), l’artiste étant conscient très tôt que pour que celle-ci soit bonne, il lui faut créer “des formes bien explicites” (Castella, 1938a). Il soumet ses premiers croquis à Mgr Besson (Castella, 1939) et selon contrat, également à Severini et à l’architecte Dumas pour approbation (Corpataux, 1939). La sélection des couleurs est aussi essentielle. Severini lui conseille d’utiliser des tonalités chaudes pour les coloris dominants, mais bien contrastées avec les teintes froides pour donner une atmosphère de calme et de stabilité dans toute l’église (Severini, 1940). Castella suit son avis et conçoit ses vitraux en alternance, un vitrail aux teintes à dominante chaude étant suivi d’une verrière aux teintes plus froides (Castella, 1940c).

Ce carton fait partie d’une série de quatre oeuvres préparatoires liées au vitrail de saint Jean, conservées dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch & Fleckner au Vitrocentre Romont (KF_284 ; KF_285 ; KF_286 ; KF_287). La paroisse de Saint-Pierre possède également dans ses archives les maquettes de ces premières verrières. Ces projets, à l’exception de rares scènes, s’apparentent à des dessins définitifs, puisqu’ils n’ont fait l’objet d’aucune modification en ce qui concerne les couleurs, le dessin et le réseau des futurs plomb, qui sont identiques au vitrail.

Cette réalisation à Saint-Pierre marque, avec le cycle de la chapelle Notre-Dame de la Paix à l’église Sainte-Thérèse de Genève (GE_84.22 ; GE_84.23 ; GE_84.24 ; GE_84.25 ; GE_84.26 ; GE_84.27 ; GE_84.28), exécuté en 1946-1947, l’apogée de la carrière du peintre-verrier fribourgeois. C’est non seulement l’une de ses réalisations les plus considérables du point de vue du nombre de verrières, mais c’est aussi un cycle verrier abouti, Castella ayant su allier avec beaucoup de finesse un trait fin, souvent réduit à l’essentiel, à un coloris très subtil où les teintes se juxtaposent dans une variation infinie de tons tout en proposant des contrastes forts permettant une mise en lumière des éléments essentiels de chaque scène. En 1949, l’artiste part à nouveau pour l’Australie et organise à cette occasion une exposition d’adieu dans son atelier fribourgeois. Il ne reviendra en Suisse qu’en 1962, quatre ans seulement avant son décès (Arnaud et Pajor, 2008, p. 56-57).

Datierung
1941
Eingangsdatum
23.12.1991
Schenker*in / Verkäufer*in

Donation privée

Eigentümer*in

Vitrocentre Romont

Vorbesitzer*in

Collection privée

Bibliografie und Quellen

Literatur

Arnaud, F. et Pajor, F. (2008). Couleurs et lumières, de Melbourne à Fribourg. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 54-62.

Castella, J.-E. (1938a, 8 octobre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1938b, 1er décembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1939, 15 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940a, 5 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940b, 6 janvier). [Lettre au chanoine Zurkinden, Georges Corpataux et aux Conseillers de paroisse]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940c, 14 décembre). [Lettre au chanoine Zurkinden]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. et Kirsch, V. (1938, 30 novembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. (1939, 27 janvier). [Lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1938, 12 octobre). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan J. (1941a, 2 novembre). [Lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan (1941b, 24 novembre). [Lettre à l’atelier Kirsch]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Lauper, A. (2012). Gambach. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 76-80). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2008a). La leçon de Romont. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 10-22.

Lauper, A. (2008b). Une architecture simple et forte. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 23-29.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (2008a). Un concours de circonstance pour un décor haut en couleur. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 30-37.

Rudaz, P. (2008b). Un grand peintre trop encombrant ?. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 38-43.

Sauterel, V. et Noverraz, C. (2020). Vitrail de la première moitié du XXe siècle : la couleur triomphante. Dans F. Giese (dir.), La redécouverte de la couleur [catalogue d'exposition] (p. 101-114). Berlin / Boston : Walter de Gruyter.

Severini, G. (1939, 19 août). [Lettre à Fernand Dumas]. Correspondance Severini-Dumas. Archives du Musée Charmey, Charmey.

Severini, G. (1940, 28 avril). [Copie d’un extrait de lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Thévoz, G. (1938, 28 novembre). [Lettre au Conseil paroissial de Saint-Pierre]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Schöpfer, H. (1994). Fribourg. Église paroissiale de Saint-Pierre. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Eglises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Bildinformationen

Name des Bildes
FR_Romont_VCR_KF_285
Fotonachweise
© Vitrocentre Romont (photo : Yves Eigenmann, Fribourg)
Aufnahmedatum
1996
Copyright
© Ayants droit
Eigentümer*in

Vitrocentre Romont

Inventar

Referenznummer
KF_285
Autor*in und Datum des Eintrags
Augustin Pasquier 1998; Camille Noverraz 2024; Valérie Sauterel 2024

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