Cette petite baie en arc brisé est composée d’un vitrail à losanges colorés de différentes nuances d’orange et d’ocre élaboré avec des verres à l’antique.
Aucune
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Cette petite baie en arc brisé est composée d’un vitrail à losanges colorés de différentes nuances d’orange et d’ocre élaboré avec des verres à l’antique.
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Vitrail au plomb
Ce vitrail à losanges, situé dans le choeur de l’église catholique de La Sarraz est la seule verrière posée en 1931. Elle fait partie d’un ensemble réalisé en 1944, plus de dix ans après la construction du petit sanctuaire par l’architecte fribourgeois Fernand Dumas.
L’ensemble est composé de deux verrières sur la face ouest du choeur, quatre vitraux des deux côtés de la nef, une rosace sur la tribune ainsi qu’une petite verrière située sur le mur est du choeur, donnant sur une chambre préposée au prêtre, située au-dessus de la sacristie (Dumas, 1931).
Lors de la consécration de l’église le 28 juin 1931, seul le petit vitrail situé sur la façade est du choeur est posé. C’est l’atelier Chiara de Lausanne qui en a eu la charge en même temps que la pose de verres provisoires pour les fenêtres du chœur et de la nef, polychromés par Faravel (Chiara, 1931a et b; Faravel, s.d.). L’entreprise installe également dix-huit falots en verre (lanternes) disposés au sommet de chaque travée transversale de la nef et du chœur ainsi que deux lustres en verre à l’extérieur (Chiara, 1931a).
La réalisation de verrières pour le chœur et la nef a été envisagée dès l’automne 1930, l’architecte les évoquant dans un courrier au curé Vienne. Il est alors question de définir le type de vitraux à réaliser : en “grisaille”, oeuvres plutôt bon marché, ou des vitraux à figures ou narratifs, de conceptions plus coûteuses. Dumas propose également deux solutions pour leur réalisation : les commander durant les travaux, anticipant des donations potentielles ou être plus prudent en posant une simple vitrerie provisoire en attendant d’avoir l’argent nécessaire pour leur mise en oeuvre (Dumas, [1930]). C’est cette seconde variante qui est choisie (Chiara, 1931).
Il s’agit de vitraux ornementaux, composés de losanges constitués avec des verres à textures (verre chenillé, cannelé et cathédrale). Les deux verrières du choeur, présentant des dominantes de rose, jaune et bleu, sont suffisamment claires pour apporter l’éclairage adéquat sur le retable en peinture sous verre que l’artiste vaudois Gaston Faravel réalise et pose dans le courant de l’année 1932. Les oeuvres verrières de la nef, toutes identiques, ont été imaginées dans des coloris différents, avec principalement des teintes jaunes et or denses sur le pourtour de la baie. Quelques losanges en verre transparent sont distribués au centre avec des touches de mauve, de vert et de rose, favorisant une bonne luminosité dans la nef. La rosace de la tribune est composée selon le même principe.
Les coloris choisis pour les oeuvres verrières du choeur et de la nef font écho à la polychromie imaginée par Faravel pour ces deux espaces (aujourd’hui disparue) : l’ocre pour la nef et un rouge sombre pour le choeur (“En Suisse romande. La nouvelle église catholique de La Sarraz”, 1931). Dans la nef, ils répondent aussi en partie aux teintes du sol composé dans le couloir central de motifs géométriques jaune-doré, bleus, blancs et noirs, également sélectionnées par Faravel (Faravel, s.d.) .
Faravel, auteur des peintures sous verre du retable, est aussi responsable de la polychromie intérieure et extérieure de la chapelle, comme de celle des statues et des panneaux peints de la tribune. Il s’occupe également du choix des verres pour les vitraux du choeur et de la nef (Faravel, s.d.), une de ses rares expériences dans l’art du vitrail avec ceux de la chapelle vaudoise de Bière (1930) (Caboussat, 2022, p. 101-106). En automne 1931, des tensions montent au sein de la Société des catholiques de La Sarraz, car l’artiste a pris beaucoup de retard dans l’achèvement des peintures sous verres et l’architecte a dépassé le budget alors que les travaux ne sont pas encore terminés (Vienne, 1931). La Société refuse dès lors le paiement de toute nouvelle facture et dit vouloir renoncer au retable de Faravel (Vienne et Duplain, 1931). Cette situation financière délicate et peut-être aussi le manque de respect des délais par Faravel (Duplain, 1932) ont probablement été les raisons principales pour lesquelles les vitraux du choeur et de la nef n’ont pu être réalisés avant la fin de la construction du petit sanctuaire (Dumas, 1932). En 1940, la Société évoque à nouveau l’exécution de vitraux en remplacement des verres provisoires qui montrent des signes de détérioration avancés. Des verres sont cassés et la couleur apposée sur ceux-ci se détache (Bouverat et Weibel, 1939 et Weibel, 1940). Manquant d’argent, elle doit attendre 1944 pour que cette mise en oeuvre soit possible, principalement grâce à une donation (Weibel, 1944).
L’ensemble a été réalisé sur le modèle du vitrail à losanges situé au-dessus du choeur et posé en 1931. On peut imaginer que Faravel en a également choisi les coloris, de même que ceux de l’ensemble du cycle (Faravel, s.d.).
Bien qu’aucune facture pour la réalisation de ce cycle verrier n’ait été retrouvée dans les archives de la paroisse, il est probable que ce soit l’atelier Chiara qui ait été mandaté pour leur réalisation. Auteur du premier vitrail en 1931, la maison lausannoise sera encore appelée en 1958 pour la pose d’un vitrage de protection et le remasticage de six fenêtres (Chiara, 1958).
Paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay
Bouverat, M. et Weibel, G. (1939, 7 janvier). PV de l’assemblée de la Société des catholiques de la Sarraz. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Caboussat, E. (2022). Bière. De prieurs en pasteurs : Genèse d'une communauté. Bière, Suisse : Cabédita.
Chiara, P. (1931a, 27 juin). [Facture]. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Chiara, P. (1931b, 31 décembre). [Facture]. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Chiara, P. (1958, 23 mai). Devis. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Dumas, F. ([1930, octobre]). Lettre à André Vienne. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Dumas, F. (1931, 31 octobre). Lettre au président de la Société des Catholiques de la Sarraz. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Dumas, F. (1932, 15 décembre). Chapelle de la Sarraz. Situation au 15 décembre 1932. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Duplain, G. (1932, 25 avril). Lettre à André Vienne. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Faravel, G. (s.d.). [Facture]. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
En Suisse romande. La nouvelle église catholique de la Sarraz. (1931, 27 juin). L’Écho illustré, (26). 575.
Vienne, A. (1931, 15 septembre). Lettre à Georges Duplain. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Vienne, A. et Duplain, G. (1931, 23 septembre). Lettre à Fernand Dumas. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Weibel, G. (1940, 14 avril). PV de l’assemblée de la Société des catholiques de la Sarraz. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Weibel, G. (1944, 1er avril). PV de l’assemblée de la Société des catholiques de la Sarraz. Archives de la paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay, Suisse.
Paroisse catholique Sts-Pierre-et-Paul de Cossonay