Cette rose illustrant le Buisson ardent, située sur la tribune des orgues de l’église Saint-Étienne de Colombier, a été réalisée en 1983 par l’artiste fribourgeois Yoki (de son vrai nom Émile Aebischer), en collaboration avec le maître-verrier Michel Eltschinger de Villars-sur-Glâne.

Commandée à l’occasion du centenaire de l’édifice, elle clôture le cycle verrier du sanctuaire entamé en 1932 avec deux vitraux d’Alexandre Cingria pour le choeur, après la rénovation menée par l’architecte phare du Groupe de saint-Luc, Fernand Dumas. Ce dernier avait prévu un programme décoratif constitué de peintures murales pour la tribune des orgues et l'arc du choeur réalisées par Gaston Faravel, auteur également de la nouvelle polychromie de l’édifice. Dans le cadre de l’adaptation aux besoins de la liturgie post-Vatican II, les fenêtres de la nef se dotent de six vitraux en dalle de verre, tandis que les murs sont repeints. La rose de Yoki, héritier du Groupe de Saint-Luc, est posée après l’achèvement d’une nouvelle restauration de l’église, comprenant le remplacement du tambour, du chemin de croix et du tabernacle, ainsi que la prolongation de la tribune (Aubry, Frochaux, Gans, Tharin, 1984, n.p.). Le nouvel orgue posé sur la tribune en 1984 a été conçu afin qu’il ne cache pas le vitrail.

Imaginé dans des couleurs vives, ce Buisson ardent de Yoki (Lereche, 1984) reprend les coloris des deux vitraux de Cingria dans le choeur (jaune, vert, brun, turquoise, orange, rose) mais l’artiste les associe dans un ordre d’importance différent, conférant un équilibre entre teintes chaudes et froides. L’artiste crée principalement des formes géométriques de grande taille, parfois tortueuses, dont certaines lignes sont mises en valeur grâce à l’usage de plombs plus larges. Aucune pièce de verre n’apparaît figée ou statique, elles s’entrecroisent et se chevauchent, tandis que des petites pièces de verre transparent ou très clair apportent une forme de souffle à cet ensemble aux couleurs vives.