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GSL_215: Saint André (quatre épisodes de sa vie de haut en bas : sa vocation et celle de saint Pierre, un ange l’envoie guérir son frère saint Matthieu dans la prison de Myrmidon, la guérison miraculeuse de Maximilla, épouse du proconsul de Patras, en croix, il reçoit les attributs de son martyr)
(FR_Fribourg_EgliseSaintPierre_GSL_215)

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Titel

Saint André (quatre épisodes de sa vie de haut en bas : sa vocation et celle de saint Pierre, un ange l’envoie guérir son frère saint Matthieu dans la prison de Myrmidon, la guérison miraculeuse de Maximilla, épouse du proconsul de Patras, en croix, il reçoit les attributs de son martyr)

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Werkstatt / Atelier
Datierung
1941
Masse
630 x 104.5 cm

Ikonografie

Beschreibung

Ce vitrail se compose de quatre scènes relatant différents épisodes de la vie de saint André, avec, de haut en bas :
La vocation d’André et de son frère Pierre : André et Pierre debout dans une barque jettent un filet à la mer avec l’aide d’un troisième pêcheur, alors que le Christ, à droite, les interpelle pour leur demander de le suivre.
Un ange envoie André guérir son frère Matthieu dans la prison de Myrmidon : Matthieu, agenouillé au centre et de profil, cache ses yeux avec ses mains sous le regard de son frère André, debout à ses côtés, les mains croisées devant lui. A droite, un ange, les mains levées devant lui, les regarde.
La guérison miraculeuse de Maximilla, épouse du proconsul de Patras : André debout à droite à l’arrière-plan, lève sa main droite devant le visage de Maximilla, couronnée et assise dans un char tiré par des chevaux dont on ne voit que l’arrière-train. Devant le char à gauche, un soldat marche.
En croix, André reçoit les attributs de son martyre : Cloué à une croix orthogonale, les bras et les jambes écartés, André se voit coiffer d’une couronne par un ange debout à sa gauche, tenant un drap sur son bras droit, alors qu’un second ange, à gauche et de profil, présente devant le saint la palme de son martyre.
En bas à droite figurent les armoiries de la famille de Castella.

Iconclass Code
73C7111 · Berufung des Petrus und des Andreas (Johannes 1:40-42)
73F25211 · Andreas heilt den blinden Matthäus (oder Matthias)
73F25213 · Andreas heilt Maximilla und bekehrt sie
73F2535 · die Kreuzigung des Andreas: er wird entkleidet und an das Kreuz gebunden
Iconclass Stichworte
Heraldik

Armoiries de la famille de Castella (en bas à droite)

Inschrift

S. ANDREAS (en bas)

Signatur

CASTELLA 1941 (en bas à gauche)

Technik / Zustand

Technik

Vitrail au plomb, grisaille

Entstehungsgeschichte

Forschung

L’église Saint-Pierre de Fribourg représente l’un des chantiers les plus importants pour le renouveau de l’art sacré dans le canton de Fribourg. Elle est construite entre 1928 et 1931 par l’architecte fribourgeois Fernand Dumas, membre phare du Groupe de Saint-Luc, gagnant d’un concours lancé en 1924 (Lauper, 2008a, p. 12, 19).

Le 27 mai 1931, dès la fin de sa construction, un concours est lancé pour sa décoration, véritable entreprise qui rassemble un grand nombre d’artistes et dont l’achèvement prendra plus de vingt ans (Lauper, 2008b, p. 27). Plusieurs membres du Groupe de Saint-Luc y prennent part, dont l’artiste toscan Gino Severini, et plusieurs artistes fribourgeois affiliés à la SPAS (Rudaz, 2008a, p. 32-33). C’est Severini qui est choisi pour la décoration générale de l’édifice. Mais dès le début, la collaboration avec la paroisse est difficile, et celle-ci cherche à limiter son mandat. Severini aurait voulu que ce soit Alexandre Cingria qui réalise les vitraux, mais les maquettes pour la mosaïque du retable de la chapelle du Christ-Roi que ce dernier présente en 1932 déplaisent (Rudaz, 2008b, p. 41). La paroisse confie donc le grand cycle des verrières de la nef à l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella, qui s’était spontanément proposé (Corpataux, Jordan, 1938). Le Conseil de paroisse invoque le manque de ressources et la promesse de dons liés au choix d’un artiste local. Fin 1938, l’artiste avait proposé, avec l’atelier Kirsch et Fleckner, d’offrir un vitrail (Castella et Kirsch, 1938), alors qu’un second le serait par sa parenté (Castella, 1938b). Le Fribourgeois Gaston Thévoz avait souhaité envoyer à la paroisse des croquis et un devis pour ces fenêtres et avait également proposé de donner un vitrail (Thévoz, 1938), mais son offre arrivait trop tard. Severini, qui déplore le choix de Castella, avec lequel il avait déjà dû collaborer à Semsales et dont il n’avait pas hésité à critiquer les qualités artistiques, le qualifiant de “peintre médiocre” (Radin, 2011, p. 32-33), demande à ce que seuls les deux vitraux offerts lui soient confiés et qu’ils soient placés dans la tribune où ils seront moins visibles (Severini, 1939). Mais la paroisse a déjà donné son accord à Castella, qui profite de la guerre et de l’absence de Severini pour concrétiser la réalisation de l’ensemble des verrières (Rudaz, 2008b, p. 39-42).
L’artiste réalise les vitraux en quatre étapes, de 1941 à 1945, qui dépendent des dons reçus par la paroisse. La dépense totale des vitraux se monte à 40’000 francs, couverte par différents bienfaiteurs (personnalités et familles locales), dont les armoiries se retrouvent au bas des vitraux (Arnaud et Pajor, 2008, p. 59-61). Le vitrail consacré à saint André, comme les trois autres premières verrières, est posé en septembre 1941. Les réactions sont unanimes et la presse élogieuse, tous admirant “les scènes heureusement choisies et les coloris riches et chatoyants”(Corpataux et Jordan, 1941a) ainsi que le travail minutieux accompli par l’atelier Kirsch (Corpataux et Jordan, 1941b).

Bien que le programme iconographique n’ait pas fait l’objet de discussions approfondies entre le Conseil de paroisse et l’artiste, chacune des seize verrières de la nef, comme l’avait suggéré Castella dès le début du projet (Corpataux, Jordan, 1938), illustre la vie d’un apôtre ou d’un évangéliste, en quatre épisodes tirés des Actes des apôtres et de la Légende dorée. Castella choisit pour ces scènes narratives une représentation superposée à lecture descendante, sans bordure décorative, dépeignant des silhouettes sur un fond coloré. Les rouges et les bleus dominent la palette de couleurs des premières verrières. Dès ses premiers dessins, Castella n’hésite pas à se détourner des teintes convenues pour les chairs, celles-ci étant, comme tout détail de son dessin, au service de la physionomie colorée de l’ensemble.
Au début du travail de Castella, il est question que huit sujets figurent sur chaque verrière (Castella, 1938a), avant de finalement opter pour quatre scènes suivant l’avis de Mgr Besson et Severini (Castella, 1940a). Ce choix permet d’assurer “la visibilité des scènes” (Castella, 1940b), l’artiste étant conscient très tôt que pour que celle-ci soit bonne, il lui faut créer “des formes bien explicites” (Castella, 1938a). Il soumet ses premiers croquis à Mgr Besson (Castella, 1939) et selon contrat, également à Severini et à l’architecte Dumas pour approbation (Corpataux, 1939). La sélection des couleurs est aussi essentielle. Severini lui conseille d’utiliser des tonalités chaudes pour les coloris dominants, mais bien contrastées avec les teintes froides pour donner une atmosphère de calme et de stabilité dans toute l’église (Severini, 1940). Castella suit son avis et conçoit ses vitraux en alternance, un vitrail aux teintes à dominante chaude étant suivi d’une verrière aux coloris plus froids (Castella, 1940c).

La paroisse de Saint-Pierre possède dans ses archives les maquettes de ces premières verrières. Ces projets, à l’exception de rares scènes, s’apparentent à des dessins définitifs, puisqu’ils n’ont fait l’objet d’aucune modification en ce qui concerne les couleurs, le dessin et le réseau des futurs plomb, qui sont identiques au vitrail. C’est pourtant le cas de la scène relatant la guérison miraculeuse de Maximilla, épouse du proconsul de Patras, qui a été totalement revue par l’artiste et a fait l’objet d’un second projet. Sur la première maquette, Maximilla était absente, seul le proconsul de Patras, assis sur son trône, faisait face à André qui peut-être lui relatait la guérison de son épouse et sa conversion.

Cette réalisation à Saint-Pierre marque, avec le cycle de la chapelle Notre-Dame de la Paix à l’église Sainte-Thérèse de Genève (GE_84.22 ; GE_84.23 ; GE_84.24 ; GE_84.25 ; GE_84.26 ; GE_84.27 ; GE_84.28), exécuté en 1946-1947, l’apogée de la carrière du peintre-verrier fribourgeois. C’est non seulement l’une de ses réalisations les plus considérables du point de vue du nombre de verrières, mais c’est aussi un cycle verrier abouti, Castella ayant su allier avec beaucoup de finesse un trait fin, souvent réduit à l’essentiel, à un coloris très subtil où les teintes se juxtaposent dans une variation infinie de tons tout en proposant des contrastes forts permettant une mise en lumière des éléments essentiels de chaque scène. En 1949, l’artiste part à nouveau pour l’Australie et organise à cette occasion une exposition d’adieu dans son atelier fribourgeois. Il ne reviendra en Suisse qu’en 1962, quatre ans seulement avant son décès (Arnaud et Pajor, 2008, p. 56-57).

Datierung
1941
Eigentümer*in

Paroisse catholique Saint-Pierre, Fribourg

Bibliografie und Quellen

Literatur

Arnaud, F. et Pajor, F. (2008). Couleurs et lumières, de Melbourne à Fribourg. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 54-62.

Castella, J.-E. (1938a, 8 octobre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1938b, 1er décembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1939, 15 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940a, 5 janvier). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940b, 6 janvier). [Lettre au chanoine Zurkinden]. Georges Corpataux et aux Conseillers de paroisse]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. (1940c, 14 décembre). [Lettre au chanoine Zurkinden]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Castella, J.-E. et Kirsch, V. (1938, 30 novembre). [Lettre à Georges Corpataux]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. (1939, 27 janvier). [Lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan, J. (1938, 12 octobre). Rectorat de St-Pierre. Procès-verbaux. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. et Jordan J. (1941a, 2 novembre). [Lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Corpataux, G. (1941b, 24 novembre). [Lettre à l’atelier Kirsch]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Lauper, A. (2012). Gambach. Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 76-80). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (2008a). La leçon de Romont. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 10-22.

Lauper, A. (2008b). Une architecture simple et forte. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 23-29.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (2008a). Un concours de circonstance pour un décor haut en couleur. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 30-37.

Rudaz, P. (2008b). Un grand peintre trop encombrant ?. L’église Saint-Pierre à Fribourg (Patrimoine fribourgeois), (18), 38-43.

Sauterel, V. et Noverraz, C. (2020). Vitrail de la première moitié du XXe siècle : la couleur triomphante. Dans F. Giese (dir.), La redécouverte de la couleur [catalogue d'exposition] (p. 101-114). Berlin / Boston : Walter de Gruyter.

Severini, G. (1939, 19 août). [Lettre à Fernand Dumas]. Correspondance Severini-Dumas. Archives du Musée Charmey, Charmey.

Severini, G. (1940, 28 avril). [Copie d’un extrait de lettre à Jean-Edouard de Castella]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Thévoz, G. (1938, 28 novembre). [Lettre au Conseil paroissial de Saint-Pierre]. Archives de la paroisse Saint-Pierre, Fribourg.

Schöpfer, H. (1994). Fribourg : Eglise paroissiale de Saint-Pierre. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit].

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Bildinformationen

Name des Bildes
FR_Fribourg_EgliseSaintPierre_GSL_215
Fotonachweise
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Aufnahmedatum
2023
Copyright
© Ayants droit
Eigentümer*in

Paroisse catholique Saint-Pierre, Fribourg

Inventar

Referenznummer
GSL_215
Autor*in und Datum des Eintrags
Valérie Sauterel 2024