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GSL_73: Scènes de la vie de saint Vincent de Paul (le saint vendu comme esclave, le saint prenant la place d’un galérien, fondation de l’ordre des Filles de la Charité)
(FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_73)

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Titel

Scènes de la vie de saint Vincent de Paul (le saint vendu comme esclave, le saint prenant la place d’un galérien, fondation de l’ordre des Filles de la Charité)

Art des Objekts
Künstler*in / Hersteller*in
Werkstatt / Atelier
Datierung
1926
Masse
168 x 100 cm

Ikonografie

Beschreibung

Cette verrière est composée de trois scènes superposées relatant différents épisodes de la vie de saint Vincent de Paul, encadrées d’une très large bordure géométrique.
La scène supérieure montre trois hommes en plan rapproché. A droite, Vincent, vendu comme esclave, est assis de face, les mains attachées devant lui. Il regarde les deux hommes à sa droite, probablement le marchand d’esclave et un acheteur potentiel. L’un est de face, sa main droite levée, et l’autre est de profil, regardant Vincent, qu’il désigne de son index.
La scène médiane illustre saint Vincent debout à gauche de profil, délivrant un galérien au torse et aux pieds nus, agenouillé devant lui. A droite à l’arrière-plan, un homme debout, une main sur ses hanches et l’autre tenant un trousseau de clefs, les observe.
La scène inférieure révèle trois personnages en plan rapproché, en train de discuter de la création de la Compagnie des Filles de la Charité. Vincent est au centre de face, alors qu’à sa droite, une femme, une coiffe sur sa tête, se présente de profil les mains jointes. A droite, une femme richement vêtue est assise, les mains ouvertes sur ses genoux. C’est probablement Louise de Marillac, aristocrate et fondatrice avec saint Vincent de Paul des Filles de la Charité.

Iconclass Code
11H(VINCENT DE PAUL)13 · besondere Darstellungsformen des hl. Vinzenz von Paul - ein männlicher Heiliger als Ordensgründer
11H(VINCENT DE PAUL)4 · nicht-wundertätige Handlungen und Ereignisse in der Vita des hl. Vinzenz von Paul
11H(VINCENT DE PAUL)43 · der hl. Vinzenz von Paul nimmt den Platz eines Galeerensklaven ein
Iconclass Stichworte
Inschrift

S VINCENT DE PAUL (sur le pourtour du vitrail)
St VINCENT EST VENDU COMME ESCLAVE / A TUNIS EN 1605 (sous la scène supérieure)
IL DELIVRE UN GALERIEN EN PRENANT / LUI MEME SES FERS (sous la scène médiane)
IL CREE LA COMPAGNIE DES FILLES DE LA CHARITE ELLES N’AURONT / PAS D’AUTRE MONASTERE QUE LA MAISON DES PAUVRES (sous la scène inférieure)
DON DE SOEUR / THERESE CORBOZ (en bas à gauche)

Signatur

E. DUNAND 1926 (en bas à droite)

Technik / Zustand

Technik

Vitrail au plomb, grisaille, verre plaqué gravé à l’acide

Entstehungsgeschichte

Forschung

L’ensemble des vitraux de la nef côté sud-ouest de l’église Saint-Nicolas de Semsales, dont cette verrière fait partie, est l’oeuvre du verrier genevois Eugène Dunand et date de 1926.
Alors qu’il travaille à Semsales à la réalisation des quatre verrières de Cingria pour le choeur en 1924 et est mandaté pour la conception des trois vitraux de la chapelle de la Vierge en 1925, Dunand est appelé au printemps de cette même année à réaliser sept verrières supplémentaires pour la nef côté sud-ouest. Il reçoit cette commande dans des conditions particulières. Le travail de l’ensemble des fenêtres de la nef avait été confié en juin 1924 à l’artiste fribourgeois Jean-Edouard de Castella. Mais suite à des mésententes avec l’architecte Fernand Dumas et l’artiste responsable de la décoration générale de l’église, Gino Severini, qui refusent tous deux les projets que l’artiste leur présente, l’architecte convainc Castella de céder la moitié du travail à Dunand (Radin, 2011, p. 31-33).
Le verrier genevois se conforme aux dispositions générales décidées par l’architecte. Il doit relater dans chaque fenêtre trois épisodes importants de la vie d’un saint, les disposer les uns au-dessus des autres et les encadrer d’une large bordure ornementale. Chaque scène doit être accompagnée d’un texte relatant l’épisode illustré. Dumas avait envisagé cette configuration très tôt, puisque dans un texte annexe complétant sa présentation initiale du projet soumis au concours, il avait énoncé ses vues esthétiques et décoratives, particulièrement pour les vitraux qui selon lui, devaient avoir une double fonction pédagogique et esthétique. Pour l’aspect pédagogique, il avait imaginé des sujets superposés avec légendes, formule qui avait pour lui “l’avantage de parler à l’âme populaire en excitant vivement sa dévotion”. D’un point de vue décoratif, Dumas considérait les verrières comme “des taches de couleur du plus merveilleux effet” (Ferreiro, 2005, p. 52). Il semble que ses intentions préalables soient devenues définitives, puisque c’est précisément l’aspect général donné à l’ensemble des verrières de la nef. Dumas avait exigé qu’il soit seul à décider de leur composition et avait demandé à ce que cette clause apparaisse dans la convention de construction. Il y est explicitement indiqué, au sujet des vitraux de la nef, du choeur est des chapelles, qu’ils “seront composés d’après indications de l’architecte par des artistes peintres-verriers” (Dumas, Chanex, 1923).

Contrairement à Castella, qui a choisi de varier les formes de chaque encadrement, Dunand préfère définir un agencement identique pour les cinq grandes baies et ne module que les motifs et les couleurs qui composent les bordures. Il va même jusqu’à répéter les cadrages (plans moyens et rapprochés) pour l’ensemble des scènes. Il paraît évident qu’il s’est inspiré des verrières de la nef de l’église Saint-Paul de Cologny (Grange-Canal), réalisées quelques années auparavant à Genève, particulièrement celles de Maurice Denis (1920, GE_08.13) et Alexandre Cingria (1916, GE_08.04), qui superposent non seulement les trois scènes de la vie d’un saint mais les accompagnent aussi d’inscriptions. Dumas lui-même a dû y songer lorsqu’il a défini leur composition dans son texte accompagnant ses projets pour le concours.
Le parti pris de Dunand a pour avantage d’offrir une excellente lisibilité de chacune des scènes illustrées et une vision d’ensemble dégageant une impression plus calme que celle de Castella”. Il a le désavantage, par la forme redondante de la composition, de manquer d’originalité. Comme Castella, Dunand donne à la couleur un rôle important, particulièrement dans les bordures où il alterne teintes chaudes et froides tout en accordant la dominante à l’une ou à l’autre.

Au début des années vingt, Dunand est encore un jeune verrier sans grande expérience. Il a repris l’atelier de Georges Jourdin – anciennement Enneveux et Bonnet – à Genève en 1920 (Poiatti, 2008, p. 99, 104), où il crée ses propres verrières et exécute également les vitraux d’autres artistes, comme Cingria, avec qui il collabore à l'église Sainte-Croix de Carouge entre 1924 et 1927 (Poiatti, 2008, p. 127-128). Avant Semsales, il réalise des vitraux pour les églises Saint-Charles Borromée à Avusy (GE_01_01 et GE_01_02) et Saint-Sylvestre à Compesières (GE_02.01 ; GE_02.02 ; GE_02_03) (Sauterel, 2008, p. 224-225). Alors que les premiers sont historicistes, les seconds expriment un style résolument moderne et plus personnel, qu’il reprend et développe à Semsales. Encore influencé par Cingria dans ses vitraux de la chapelle de la Vierge, reprenant notamment différents motifs typiquement “cingriesques”, comme les anges ou le cavalier sur sa monture très esquissé, il s’en détache dans les vitraux de la nef et exprime une individualité artistique plus marquée.

Datierung
1926
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Bibliografie und Quellen

Literatur

Dumas, F. et Chanex, L. (1923, 16 mars). Convention. Archives de la paroisse de Semsales, Suisse.

Ferreiro, M. (2005). L’église paroissiale de Semsales : son histoire, son architecture et sa décoration (Mémoire de Licence inédit). Université de Genève.

Lauper, A. (2012). Semsales Dans Société d’histoire de l’art en Suisse (dir.), Guide artistique de la Suisse (tome 4b, p. 170-171). Berne, Suisse : Société d’histoire de l’art en Suisse.

Lauper, A. (1997). Église de Semsales. A propos de l’architecture : le leurre ou l’écrin ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 70-72.

Poiatti, M. (2008). Vitrail et modernité. Dans Borel L. (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève. Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l’art sacré : La Baconnière Arts.

Radin, G. (2011). Correspondance Gino Severini Jacques Maritain (1923-1966). Florence, Italie : Leo S. Olschki.

Rudaz, P. (1998). Carouge, foyer d’art sacré, 1920-1945. Carouge, Suisse : Ville de Carouge.

Rudaz, P. (1997). Église de Semsales. Une décoration ambitieuse dans une ambiance explosive. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 79-84.

Sauterel, V. (2008). Catalogue raisonné des vitraux de Genève. Dans Borel L. (dir.), Emotion(s) en lumière : le vitrail à Genève (p. 210-375). Genève, Suisse : APAS Association pour la promotion de l’art sacré : La Baconnière Arts.

Torche, M.-T. (1997). L’église de Semsales. Premier exemple de peinture cubiste appliquée à l’art monumental religieux en Suisse romande ?. Pro Fribourg (700 ans Châtel-Saint-Denis), (117), 73-77.

Schöpfer, H. (1994). Semsales. Église Saint-Nicolas. Inventaire du patrimoine religieux (IPR) [document inédit]. Vitrocentre Romont.

Waeber, L. et Schuwey, A. (1957). Églises et chapelles du canton de Fribourg. Fribourg, Suisse : Saint-Paul.

Bildinformationen

Name des Bildes
FR_Semsales_EgliseSaintNicolas_GSL_73
Fotonachweise
© Vitrocentre Romont (Photo : Cyrille Girardet)
Aufnahmedatum
2022
Eigentümer*in

Paroisse catholique de Semsales

Inventar

Referenznummer
GSL_73
Autor*in und Datum des Eintrags
Valérie Sauterel 2024