Le vitrail se divise en trois registres : dans la partie centrale, entre deux colonnes, figurent deux hommes en pied, chacun tenant une hallebarde de la main droite et ayant un écu armorié entre leurs jambes, à même le sol en damier ; dans la partie supérieure figure une scène de la vie quotidienne laquelle, inscrite dans un paysage parsemé, à gauche, de collines et, à droite, d’habitations, représente deux hommes en train de labourer des terres à l’aide d’une charrue tirée par des boeufs ; dans la partie inférieure figure un cartouche avec du textes en lettres gothiques déclinant le nom des donateurs ainsi que la date de 1594.

Quelques compléments, fentes et plombs de restauration.

Einige kleinere Ergänzungen, Notbleie und Sprünge.

Provenant de la collection du politicien et collectionneur d’art britannique Ralph Bernal (1783 ou 1784-1854), le vitrail a été acquis par le Victoria and Albert Museum lors de l’extraordinaire vente de cette dernière qui, organisée du 5 mars au 30 avril 1855 à Londres par Christie’s, concernait plus de 4000 objets manufacturés allant de l’époque byzantine à Louis XVI (Cat. vente Londres 1855, lot 2260). Lors de son entrée dans les collections du musée, il était considéré comme suisse et daté de 1594, comme indiqué dans le cartouche inférieur (Cat. coll. Londres 1855 (1868), p. 53 ; Day 1913, p. 109 ; V&A, documentation, état du 20 décembre 2013).

L’iconographie de ce vitrail s’inscrit dans la tradition des vitraux figuratifs et héraldiques bien établie dans l’ancienne Confédération suisse. Aucune modèle de cette composition n’a toutefois été identifié, tandis que la partie supérieure a été exécutée avec une grande liberté et spontanéité.

À une date indéterminée, peut-être en 1935, lors de sa visite à Londres, Hans Lehmann identifia les donateurs, Michael Stely et Jakob Meiger, comme deux riches terriens bernois (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013). La source de cette information n’a pas pu être identifiée. Aussi, le patronyme Meiger n’a pu être rapproché d’aucune famille suisse – pourrait-il s’agir du patronyme Meyer ? En revanche, le patronyme Stely peut être rapproché des Stähli, dont une importante branche est documentée dans le canton de Bern depuis le XIVe siècle et qui compte plusieurs Hans entre la seconde moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. Les armoiries représentées, toutes deux d’azur avec un socle de charrue, semblent décrire non pas leur patronyme mais davantage leur état de propriétaire terrien.

L’emplacement d’origine de ce vitrail n’a pas pu être établi.

En 1952, Paul Boesch proposa d’attribuer le panneau de Londres au peintre-verrier Samuel Sybold, qui est documenté dans le canton de Bern de 1568 à sa mort, survenue en 1615 (ibid.). Les rares oeuvres documentées de cet artiste, à l’instar d’un dessin préparatoire à un vitrail héraldique aux armes de Hyrus von Friedingen, signé du monogramme „SS“, daté de 1568 et aujourd’hui conservé au Musée national suisse à Zurich (inv. LM-25677), sont cependant d’une qualité bien supérieure au panneau de Londres. Il convient par conséquent de rendre prudemment celui-ci à un peintre-verrier anonyme actif dans le canton de Berne dans le seconde moitié du XVIe siècle.

Cité dans :

• Cat. vente Londres 1855, lot 2260
• Cat. coll. Londres 1855 (1868), p. 53
• Day 1913, p. 109