Acheté en lot en 1907 avec les VAM 527 à 540-1907 par le Victoria and Albert Museum et provenant de vente de la collection Massey-Mainwaring, le rondel était considéré lors de son entrée dans les collections comme suisse et daté de 1689, comme indiqué dans le cartouche inférieur (Day 1913, p. 111 ; V&A, documentation, état du 20 décembre 2013).
Le rondel représente, dans un paysage valonné, la Vierge Marie, accompagnée du Christ enfant et flanquée de deux saints, à gauche, saint Jean-Baptiste et à droite, un saint identifié comme saint Pélage. Il a vu le jour grâce à la générosite de la commune de Menzingen (ZG), dont saint Jean-Baptiste est le saint patron, ou à celle de quelque personne issue de la bourgeoisie ou du clergé de Zoug. L’emplacement d’origine de ce rondel n’a en revanche pas pu être établi.
Menzingen est une commune du canton de Zoug, située sur un haut plateau, entre la Lorze et la Sihl. En 1352, Menzingen entra dans la Confédération avec la ville de Zoug. En 1479, les habitants obtinrent leur paroisse à l'insu des détenteurs du droit de patronage. Auparavant, Menzingen était filiale de la grande paroisse de Baar, incorporée au couvent de Kappel, et la chapelle se trouvait au hameau de Schönbrunn ; l'église paroissiale fut édifiée à Menzingen en 1480 (reconstruite en 1624-1625) et devint le nouveau noyau de la commune (Morosoli 2008, consulté le 12 mars 2021).
Le rondel de Londres constitue une réplique d’un vitrail en moins bon état de conservation, exécuté en 1680 et conservé au Museum Burg Zug (Bergmann 2004b, cat. 225). Pour ce dernier, qui constitue le prototype du vitrail de Londres, Uta Bergmann proposa d’identifier le saint représenté à droite comme saint Clément, dont les restes furent exhumés des catacombes de Rome puis transportés à Menzingen le 19 avril 1676 (Ibid., p. 46).
À une date indéterminée, peut-être en 1935, lors de sa visite à Londres, Hans Lehmann proposa d’attribuer le vitrail de Londres au peintre-verrier zougois Adam Zumbach (V&A, documentation, état du 20 décembre 2013). Cette proposition d’attribution avait également été formulée pour le vitrail conservé au Museum Burg Zug, d’abord par Franz Wyss en 1968 (1968, p. 184, cat. 8), puis par Uta Bergmann en 2004 (Bergmann 2004b, cat. 225). Une comparaison stylistique et formelle entre ces deux oeuvres corrobore cette attribution.
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