En haut un lion nimbé, présenté de profil, a les ailes déployées et tient un livre ouvert sous sa patte avant gauche. Il s’inscrit dans un oculus lui-même inclus dans un quadrilobe ornemental. Le tout est soutenu par deux fines colonnettes. Une mince bordure ornementale encadre le vitrail.

Déchirures en haut au centre, bords abîmés, trous de punaises

Ce carton en couleur est le modèle précis à l’échelle 1:1 pour le premier vitrail à gauche dans la nef de la chapelle Sainte-Anne à Sommentier. C’est le seul projet qui représente la fenêtre dans son entier. Les cartons pour les autres verrières de la nef montrent uniquement les symboles des évangélistes qui s’intègrent dans une fenêtre identique à celle représentée sur ce carton.
Cette verrière, signée “H. B.” en bas à gauche du médaillon, fait partie d’un cycle de six vitraux réalisés en 1919 par Henri Broillet et l’atelier fribourgeois Kirsch et Fleckner.
La chapelle Sainte-Anne, bâtie entre 1918 et 1919, est une oeuvre de jeunesse de l’architecte romontois Fernand Dumas. C’est une habile réinterprétation Heimatstil des chapelles baroques fribourgeoises (Lauper, 2012, p. 205).
En 1919, Broillet est encore un très jeune créateur dans le domaine verrier, son premier cycle réalisé pour l’église Saints-Pierre-et-Paul à Villars-sur-Glâne datant de 1916. En 1917, il réalise une grande verrière pour le choeur de la collégiale de Romont et l’année suivante le vitrail dédié à saint Nicolas de Flüe pour le choeur de l’église Saint-Maurice de Fribourg. Les vitraux de la chapelle Sainte-Anne de Sommentier, bien que plus modestes en taille et en nombre que ses précédentes réalisations, ne sont pas moins réussis. Broillet parvient, dans un style confirmé, à créer un équilibre parfait entre l’aspect ornemental et les figures de saints dans les deux petites verrières du choeur. Les personnages, inscrits dans un quadrilobe dans la partie supérieure de la fenêtre, ont des visages fins, peints à la grisaille, auréolés d’un jaune lumineux. Entourés de rayons, rouges, bleus et verts sombres, ils sont littéralement illuminés par ces forts contrastes. En peintre de la couleur, il l’utilise par fortes oppositions pour mettre en valeur des zones délicates. Les fleurs dans la partie inférieure ne concurrencent nullement le saint figurant au-dessus; elles ont une place primordiale dans l’équilibre global de la composition.
Les symboles des quatre évangélistes pour la partie supérieure des fenêtres de la nef sont représentés dans des teintes claires sur un fond sombre et dessinés avec finesse et précision.