Ce travail préparatoire a été réalisé par Marcel Poncet dans le cadre d'une commande de vitraux obtenue en 1917 pour la chapelle de la Prévôté du Grand-Saint-Bernard à Martigny, en Valais.
D'après Valentine Raymond, Poncet aurait exécuté huit vitraux, dont trois verrières simples en grisaille et trois représentant des saints. Cette chapelle étant aujourd'hui détruite, seuls les trois vitraux à personnages ont été conservés et replacés à l’église abbatiale Marie Reine, dans la cage d’escalier allant de l’église à la crypte, contre le cloître de la Prévôté. Ces vitraux représentent la seconde grande commande de Poncet après Saint-Paul de Grange-Canal (1915). Durant cette période, il réalise plusieurs vitraux pour Maurice Denis et pour Alexandre Cingria. Ces collaborations, de même que ses nouvelles expériences visuelles, de par les voyages qu'il effectue durant cette période en France et notamment à Chartres, se ressentent dans le style des trois verrières de la Prévôté (NOVERRAZ, 2014, pp. 28-33 ; REYMOND, 1992, pp. 48, 98-100, 165).

Poncet réalise deux maquettes pour le vitrail de saint Nicolas (MP_03.05 et MP_03.09) qui traduisent deux conceptions très différentes. Dans la première, MP_03.05 le saint occupe moins de place et l'aspect décoratif est très présent. La composition est également plus narrative et didactique, avec les trois petits enfants dans le saloir et le saint apparaissant une seconde fois dans la partie supérieure pour calmer la tempête. Poncet semble ensuite se tourner vers une composition moins narrative, où l'expressivité et le caractère du saint sont renforcés, tandis que le seul élément didactique, le saint calmant la tempête, est relégué au sommet du vitrail. C'est cette formule qui sera conservée dans les cartons définitifs (MP_03.12 et MP_03.18). Ici, Poncet se concentre justement sur cette petite scène narrative.