En 1913, suite au développement démographique de Cointrin, l’idée de construire dans le quartier une chapelle catholique voit le jour (Bibliothèque de Meyrin, 2021). Manquant d’argent, la Société Catholique Romaine culturelle doit attendre 1935 pour acquérir un terrain. Cinq architectes proposent des projets, dont Adolphe Guyonnet, mais le vicariat octroie le mandat à Louis Tréand. La bénédiction de la première pierre a lieu le 4 juillet 1937. Proche de l’aéroport de Genève, cette chapelle est dédiée à Notre-Dame de Lorette, patronne des aviateurs. Construite à l’origine pour n’être que provisoire, elle est conçue entièrement en bois dans des formes dépouillées avec un décor modeste à l’intérieur. Une tourelle-clocher surmonte la toiture à deux pans, alors que l’entrée est protégée par porche reposant sur des colonnettes. Le 19 décembre 1937, le Chanoine Henri Petit, vicaire général du diocèse, consacre le petit sanctuaire (Predebon et Malgouverné, date 2010?, p. 259-261 et Favez, 2013).

Les dons de divers bienfaiteurs permettent à la Société Catholique de commander un retable au peintre genevois Alexandre Cingria, qui, dès sa pose en 1938 dans le chœur, déconcerte et crée la polémique (Favez, 2013). Notre-Dame de Lorette y est représentée debout, les bras écartés, des avions volant autour d’elle dans des trouées, alors qu’à ses pieds d’autres appareils sont posés sur le tarmac de l’aéroport. Au début des années quatre-vingt, ne correspondant plus à la sensibilité des fidèles et n’étant pas nécessaire à la liturgie, il est dissimulé derrière un panneau de bois sur lequel un grand crucifix est suspendu. Ce n’est qu’en 2005 que sa valeur artistique et patrimoniale est reconnue. En 2012, il fait l’objet d’une restauration complète et est ensuite posé dans la tribune de la chapelle, obturant l’oculus se situant au-dessus du porche d’entrée (Favez, 2013).

En 1994, les murs extérieurs composés de lamelles de bois horizontales sont cachés derrière un crépi lisse blanc. Une annexe sur deux niveaux (rez-de-chaussée et sous-sol) est accolée à la façade sud-est, comprenant une cuisine, des salles de réunion et sanitaires. Cette adjonction est l’œuvre du bureau Frey et associés, architectes (Chevalier et al., 2020).

La chapelle sera une nouvelle fois restaurée en 2023 par l’architecte Carlos Hans-Moevi. A cette occasion, le vitrail de Marguerite Naville, posé à l’origine devant l’oculus au-dessus du choeur, sera, pour des raisons de visibilité, déplacé dans une fenêtre au fond de l’église. Le retable de Cingria sera remis à son emplacement d’origine et les deux oculus du chœur et de la tribune seront dégagés pour offrir une meilleure lumière à l’intérieur de l’édifice (C. Favez, communication personnelle, 29 septembre 2022).

Bibliothèque Forum Meyrin. (2021, 22 avril). Avant ça, à Meyrin ... Chapelle Notre-Dame de Lorette à Cointrin. Facebook. https://www.facebook.com/138962576252513/posts/1983749668440452/

Chevalier, D., Kasparians, A., Kheifa, S.-A. et al. (2020). Meyrin – Secteur sud-est. Fiche RAC-MYN-2185. Chapelle. Chemin du Ruisseau 36. Recensement architectural du canton de Genève. Département du territoire, Office du patrimoine et des sites. Genève : Suisse. https://ge.ch/sitg/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/fiches/RAC-MYN-03/2011-27780_23898_RAC-MYN-2185.htm

Favez, C. (2013). Rappel historique [document inédit]. Chapelle Notre-Dame de Lorette. Paroisse St Pie X. Cointrin, Suisse : s.n.

Predebon, O. et Malgouverné, A. ([2010 ?]). Christianisme à Meyrin : Mille ans de joie et de tribulations. Siva. Meyrin, Suisse : s.n.